A l'origine de ce gâchis, des erreurs de calcul de la résistance du béton ont été décelées par le laboratoire du CTC. «La mosquée Ibn Badis d'Oran risque de ne jamais voir le jour», c'est le constat fait par bon nombre de citoyens surpris par la vue d'engins en train de démolir des piliers en béton qui viennent pourtant, tout juste d'être coulés. A l'origine de ce gâchis, des erreurs de calcul de la résistance du béton ont été décelées par le laboratoire du CTC qui a ordonné la démolition des piliers. Le projet de la mosquée a été lancé en 1973. A l'époque, les pouvoirs publics voulaient doter Oran d'une mosquée similaire à celle de l'Emir Abdelkader de Constantine. Malheureusement, ces deux projets auront des fortunes diverses. Si celui de l'antique Cirta a vu le jour et accueille aujourd'hui des milliers d'étudiants et de fidèles, celui d'Oran est resté au stade de projet encore à réaliser. Les années passèrent et avec elles, des tentatives de relance de la construction toutes vouées à l'échec à cause de certaines considérations parfois illogiques. L'association qui avait pris en main le suivi de travaux, minée de l'intérieur par des luttes de leadership, s'est retrouvée paralysée et les fonds mobilisés pour le projet dilapidés. Une autre tentative de relancer les travaux en 1994, a buté sur un problème purement administratif, puisque l'association, en proie à moult problèmes avait vu son bureau laminé et ne pouvait de ce fait, prendre en charge la gestion du projet. Puis ce fut le silence et le projet fut inscrit parmi les grands projets en souffrance qui restent à réaliser. Lors de la dernière visite du chef de l'Etat en 2003, la décision de relancer le projet a été prise. L'installation du nouveau wali d'Oran a été aussi une opportunité pour mettre en branle les travaux de construction. Le projet confié à l'entreprise Batior, qui a succédé à l'ex-Erco, est revenu au devant de la scène. Mais, il y a quelques jours les résultats des tests de la résistance du béton confiés au CTC sont venus mettre fin à la machine. Cet organisme après étude des résultats des analyses a ordonné la démolition de pas moins de 70 piliers de 90 cm sur 90 cm de large et moins de 6 m de hauteur. Pour la réalisation de ces colonnes, il aura dépensé un argent fou pour payer les 8 m3 de béton (pour chaque unité) et les tonnes de barres de ferraille, d'un diamètre de 25 cm. Les analyses ont confirmé la faiblesse du béton utilisé pour la construction des piliers devant supporter la dalle du premier étage qui doit abriter la salle des prières. «Pourtant, il existe des tests préalables qui permettent de vérifier le taux d'écrasement du béton et sa densité avant toute opération de coulage», dira un ingénieur rencontré aux abords du chantier. Le wali d'Oran avait mobilisé une enveloppe estimée à plusieurs milliards pour terminer les travaux et avec cet épisode, il semble que le projet se dirige vers un autre arrêt.