L'outsider républicain, Marco Rubio, sévèrement recadré Sept candidats républicains se sont affrontés samedi soir lors d'un débat tendu avant les élections primaires du New Hampshire, Marco Rubio se trouvant vivement attaqué par ses adversaires qui espèrent freiner sa progression. «Il n'a tout simplement pas l'expérience», a d'entrée de jeu lancé le gouverneur du New Jersey Chris Christie, au cours d'une tirade particulièrement virulente contre le sénateur de Floride, l'accusant de n'avoir jamais pris de «décision importante dans laquelle sa responsabilité était engagée». «Marco Rubio est un politicien doué, mais nous avons déjà essayé (un jeune sénateur) avec Barack Obama», a aussi déclaré l'ancien gouverneur de Floride Jeb Bush. M.Rubio, 44 ans, qui s'attendait visiblement à ces attaques, a essayé de les esquiver, en répétant à cinq reprises la même attaque contre le président Obama, qu'il a accusé de sciemment vouloir «changer ce pays, pour faire que l'Amérique ressemble plus au reste du monde (...). Quand je deviendrai président des Etats-Unis, nous allons ré-embrasser toutes les choses qui ont fait de l'Amérique le plus grand pays du monde», a déclaré M.Rubio. Le télégénique sénateur de Floride, benjamin des candidats républicains, était arrivé 3e des caucus de l'Iowa lundi dernier, une surprise qui lui vaut d'être devenu l'espoir de l'establishment républicain, qui déteste tout autant Ted Cruz, sénateur ultra-conservateur du Texas arrivé en tête dans l'Iowa, que le milliardaire Donald Trump, qui a du s'y contenter d'une deuxième place, quand tous les sondages le donnaient gagnant. Lors du débat de samedi organisé au Saint Anselm College, université catholique sur les hauteurs de la ville de Manchester, Donald Trump s'est lui présenté comme celui ayant «le meilleur tempérament» pour devenir président, affirmant qu'il avait été le premier à parler d'immigration illégale et du «problème» des musulmans, et qu'il avait aussi mis en garde à l'époque contre la guerre en Irak. «Nous allons gagner avec Trump. Notre pays ne gagne plus. Nous allons gagner avec Trump et c'est ce que le pays va aimer», a-t-il ajouté, profitant durant le débat de ce que les attaques se concentrent sur Marco Rubio. Les candidats ont tour à tour évoqué leurs positions sur l'immigration, la santé, le terrorisme, la politique étrangère, la police, l'armée, les anciens combattants, le mariage homosexuel. Donald Trump s'est déclaré pour la technique de la simulation de noyade pour les terroristes présumés, qui a été interdite par le président Obama, technique d'interrogatoire également soutenue par le sénateur Ted Cruz dans des situations d'urgence. Jeb Bush s'y est dit opposé. Le débat télévisé de samedi était particulièrement important pour les candidats républicains: le petit état du New Hampshire (nord-est) est le deuxième état à voter, mardi prochain, dans le long marathon qui désignera les candidats, républicain et démocrate, à l'élection présidentielle du 8 novembre pour succéder à Barack Obama. Il donne généralement le ton pour la suite, les candidats les plus faibles n'y survivent souvent pas. Certains électeurs sont aussi réputés pour ne se décider qu'au dernier moment. Les électeurs indépendants, qui peuvent choisir de voter démocrate ou républicain, y sont en outre très nombreux, 44% du total. Ils ont été particulièrement courtisés. Dans le New Hampshire, Donald Trump est en tête devant Marco Rubio (35% à 14% selon un dernier sondage 7News/University of Massachusetts Lowell), et il a pris soin samedi soir de ne pas prendre de risque. Ted Cruz est selon ce sondage 3e, à 13%. Il est aussi resté prudent durant le débat. Viennent ensuite l'ancien gouverneur de Floride Jeb Bush (10%), le gouverneur de l'Ohio John Kasich (10%), le gouverneur du New Jersey Chris Christie (4%), et le neuro-chirurgien Ben Carson (3%). D'où les attaques de MM.Christie et Bush contre Marco Rubio, pour essayer de sauver leur campagne, M.Kasich réussissant lui à pousser sa vision plus centriste. En dépit de ses protestations, la seule femme candidate chez les républicains, Carly Fiorina, ex-PDG de Hewlett-Packard, n'avait pas été invitée, en raison de ses résultats trop faibles.