En cette année olympique, nos représentants sont passés à côté de leur sujet. L'année 2004 aura eu la particularité d'avoir été une année olympique. Les jeux en cette occasion, sont revenus en Grèce, le pays qui les a vu naître dans l'Antiquité et qui avait été l'hôte de la première édition des jeux de l'ère moderne en 1896. Les plus fortes appréhensions pesaient sur les Grecs qu'on disait incapables d'organiser de grands jeux. Mais ils devaient démentir leurs contradicteurs et de la plus belle manière qui soit en organisant, justement, de superbes jeux qui resteront parmi les meilleurs de l'histoire. A ce titre, les Grecs recevaient la plus belle des médailles d'or juste après avoir défrayé la chronique sportive en s'emparant du titre de champion d'Europe des nations de football au Portugal. En la circonstance, ils avaient fait un joli pied de nez à la logique qui faisait de la France, du Portugal, de la République tchèque, de l'Angleterre et de l'Italie, les favoris logiques de cette compétition. L'Algérie est partie à Athènes, elle a vu mais elle n'a pas vaincu. Ce fut, pour elle, une cruelle désillusion, mais l'erreur avait été de tabler sur une belle moisson de médailles après celle de l'an 2000 à Sydney oubliant que le sport algérien n'avait tellement pas progressé durant les quatre années qui venaient de s'écouler. Du reste, des athlètes potentiellement médaillables comme le champion du monde du 800m, Saïd-Guerni, la championne olympique du 1500m, Benida-Merrah ou le 3e des Jeux olympiques en saut en hauteur comme Hammad, venaient de traverser une année d'incertitudes et de blessures. Benida-Merrah, pour sa part, a même connu une année blanche arrivant à Athènes juste pour annoncer son forfait. On ajoutera le ratage de Saïdi-Sief dans le 5000m avec, cependant, des circonstances atténuantes, l'athlète ayant repris la compétition après deux années de suspension pour dopage. Pour sa part, la boxe habituée des podiums olympiques, n'a pas répondu aux attentes du public algérien. Il faudra, seulement, se dire que la délégation qui s'était déplacée à Athènes était composée dans sa grande majorité de boxeurs jeunes et inexpérimentés. Les espoirs du judo reposaient, une fois de plus, sur Souakri, chez les dames et sur Méridja, chez les messieurs, mais aucun des deux ne put se surpasser face à des adversaires trop forts pour eux. D'autres disciplines comme le tennis de table, l'aviron ou l'escrime, ne sont parties en Grèce que pour permettre à leurs représentants de s'aguerrir au contact de l'élite mondiale. Leur place aux JO, ils l'avaient conquise au terme des éliminatoires continentales. A ce titre, il était difficile de leur refuser d'y participer tout comme Ouahab, le tennisman, invité au tournoi par la Fédération internationale de tennis. Reste la natation qui a offert à l'Algérie ses meilleurs résultats lors de ces jeux avec les deux finales de Salim Ilès au 50m et au 100m nage libre. Une performance qui faisait de lui le premier nageur africain et arabe à disputer autant de finales olympiques. L'épisode d'Athènes devait être atténué par les Jeux sportifs arabes que notre pays organisa du 24 septembre au 8 octobre. Des jeux régionaux, non reconnus par le CIO, qui permirent à nos athlètes de s'illustrer. Le fait est que si les vaincus d'Athènes étaient là, l'immense majorité de la délégation algérienne était composée de jeunes athlètes qui ont mis un point d'honneur à bien représenter le pays. C'est grâce à eux que celui-ci a pu terminer en tête du classement des nations avec un total de 280 médailles, dont 93 en or, détrônant l'Egypte qui avait toujours fini première depuis la création de ces jeux. Des jeux à l'issue desquels les sportifs handicapés algériens se sont illustrés comme ils l'avaient fait un mois plus tôt en Grèce, à l'occasion des Jeux paralympiques d'Athènes. Si les valides avaient failli dans la capitale grecque, les sportifs handicapés algériens se sont remarquablement comportés à ces jeux, en dépit de la blessure de leur chef de file, Mohamed Allek, en remportant 13 médailles (6 en or, 2 en argent et 5 en bronze), l'Algérie terminant 25e au classement des nations. Le bilan des Algériens ne sauraient faire oublier les exploits que cette année 2004 n'a pas manqué de nous offrir, comme la septième couronne de Michael Schumacher en Formule 1 qui a aligné 83 succès durant sa carrière et qui a fait oublier le mythique Argentin, Juan Manuel Fangio (5 couronnes). On ajoutera l'Américain Lance Armstrong qui a battu le record de victoires (6) dans le tour de France, mais aussi un autre Américain, le nageur Michael Phelps, sextuple champion olympique. Enfin, on terminera sur les graves affaires de dopage qui ont mis en cause un certain nombre de stars, comme l'Américaine Kelli White et ses compatriotes Marion Jones et Tim Montgomery.