Deux Casques bleus de la Mission de l'ONU au Mali (Minusma)ont été tués et trente autres blessés hier lors de l'attaque du camp de la Minusma à Kidal (nord-est) par des jihadistes, selon des sources au sein de la force de l'ONU. Cette attaque survient une semaine après celle, revendiquée par Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi), qui a visé une base de policiers nigérians de la Minusma installée dans un ancien hôtel à Tombouctou (nord-ouest), coûtant la vie à un militaire malien, ainsi qu'à au moins quatre assaillants, selon les autorités maliennes. «Notre camp à Kidal a été attaqué ce vendredi tôt le matin par des terroristes. Nous avons riposté, mais deux Casques bleus ont été tués, et 30 autres blessés», a déclaré une source sécuritaire au sein de la Minusma. Les «terroristes ont attaqué à l'aide de roquettes. Il y a au moins deux heures d'échanges de coups de feu», a indiqué cette source. Confirmant l'information, un militaire guinéen de la Minusma a précisé que les Casques bleus tués appartenaient à ce contingent. Parmi les trente blessés, «sept sont dans un état grave», a ajouté le militaire guinéen de la Minusma. La Minusma, déployée depuis juillet 2013, est la mission de maintien de la paix de l'ONU la plus coûteuse en vies humaines depuis la Somalie en 1993-1995. Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al Qaîda après la déroute de l'armée face à la rébellion à dominante touareg, d'abord alliée à ces groupes qui l'ont ensuite évincée. Ces groupes jihadistes ont été dispersés et en grande partie chassés du nord à la suite du lancement en janvier 2013, à l'initiative de la France, d'une intervention militaire internationale qui se poursuit. Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, malgré la signature en mai-juin d'un accord de paix entre le gouvernement et l'ex-rébellion.