Dans son document, le plus vieux parti d'opposition en Algérie a réaffirmé son rejet des politiques d'austérité qui frappent en premier lieu les couches défavorisées. Le plus vieux parti d'opposition en Algérie dénonce la révision de la Consti-tution. Dans une résolution adoptée par son conseil national, le Front des forces socialistes (FFS) fait part de son analyse de la situation politique nationale, dont le fait saillant est l'amendement de la Loi fondamentale, désormais, adoptée à la majorité par les membres du Parlement. Dans un document parvenu à notre rédaction, le CN du FFS réaffirme que «l'énième révision de la Loi fondamentale n'est qu'une continuité du feuilleton de la violence constitutionnelle exercée contre le peuple algérien depuis 1963». Rebondissant sur le contexte économique, politique et social inédit auquel fait face le pays, notamment le recul des recettes pétrolières, le conseil national prédit une impasse au document en réitérant que tout projet constitutionnel ne reflétant pas le plus large consensus possible est inéluctablement voué à l'échec et ne permettra nullement de répondre à la crise multidimensionnelle que vit le pays. Le FFS, fidèle à son projet de Constitution proposé en 1963 pour créer une Assemblée constituante, indique de plus belle que seul un processus constituant permettra au peuple algérien de recouvrer sa souveraineté dans un cadre consensuel et pacifique pour l'avènement d'une IIe République. Le CN exprime donc sa profonde inquiétude quant à la dégradation de la situation économique et sociale, en attirant l'attention sur «la précarité qui s'installe durablement et menace la cohésion sociale du pays». La même instance du parti réaffirme son rejet des politiques d'austérité qui frappent en premier lieu les couches les plus défavorisées de la société. Le FFS ne manque pas de faire part de son attachement à une démarche concertée pour sortir le pays de l'ornière. La construction d'un consensus national est la seule solution en mesure de sortir le pays du statu quo, écrit-il comme pour rappeler que toute approche dans l'adoption d'une Constitution doit être concertée au préalable avec les acteurs politiques et ceux de la société civile pour espérer réaliser une approbation pour la rédaction d'une Constitution. Revenant sur les menaces qui minent la Sécurité nationale, induites notamment par un environnement régional et international instable, le CN du FFS réaffirme son attachement aux solutions politiques comme seule voie de règlement des conflits et au respect de l'intégrité et de l'unité des pays. Une position somme toute qui colle à l'approche officielle algérienne en matière de gestion des conflits internationaux et qui a pour fondement le sacro-saint principe de non-ingérence. Le FFS signale toutefois que sur le plan régional rien ne va plus. Le parti s'inquiète en effet des conséquences graves pour toute la région que pourrait engendrer une intervention militaire en Libye. Il déplore sur cette lancée l'impuissance des pays maghrébins face à cet embrasement. Le FFS précise qu'il demeure convaincu que seule la construction démocratique d'un Grand Maghreb est à même d'apporter à la région et ses habitants la paix, la stabilité et le développement. Rappelons que le FFS s'est toujours montré circonspect sur les réformes engagées par le gouvernement. Il estime que tout chantier de cette envergure nécessite d'engager le dialogue sans exclusive avec toutes les composantes de la classe politique nationale. Le CN du FFS s'est réuni en session ordinaire vendredi dernier, et a procédé à l'analyse de la situation politique actuelle du pays. Ce Conseil s'est tenu dans un contexte marqué par la disparition du président du parti Hocine Ait Ahmed. Un leader historique de la Révolution algérienne auquel le peuple algérien a rendu un hommage unanime. «La formidable mobilisation populaire et nationale lors de ses funérailles, traduit l'attachement des Algériennes et des Algériens aux valeurs qu'il a toujours défendues, à savoir l'unité nationale, la démocratie, la justice sociale et les droits de l'homme», note le CN du FFS.