L'humoriste Hakim Dekkar a déridé, jeudi soir, le public du théâtre régional de Constantine (TRC) avec son célèbre monologue «Khabat Kraâou» (celui qui tape du pied), légèrement revisité, mais toujours corrosif.Toujours aussi percutant, ironique à souhait, l'artiste a su, par ses tirades savamment distillées, arracher des éclats de rire à un public nombreux, entièrement acquis, et qui se reconnaît souvent dans les scènes dépeintes par un Dekkar très en verve. A travers le personnage de «Khabat Kraâou», Hakim évoque l'amour inconditionnel que vouent certains pour les murs, lieux «propices» pour se convertir en expert et en analyste politique, économique, sportif et des choses de la vie. En véritable bombe d'énergie, et sur le chemin tortueux des maux minant la société, «Khabat Kraâou» aborde «l'opportunisme» de certains et leur faculté à détourner des situations en leur faveur, à falsifier des vérités et à s'ériger en héros. S'illustrant à la fois par la force de son texte et sa gestuelle loufoque, le comédien évoque les «prolixes», à la faconde interminable, ceux-là même qui vantent les mérites de la démocratie, mais qui sont incapables de céder leur place, même chez un coiffeur! Hakim Dekkar a indiqué à l'APS, après le spectacle, que la «version 2016» de «Khabat Kraâou» se devait de «coller encore plus» à l'actualité, de présenter des «images vivantes de la société d'aujourd'hui» et de donner matière à réfléchir à tous ceux qui regardent le spectacle sans perdre le fil conducteur de la trame, celui d'ironiser autour de situations et de comportements donnés. Il s'est réjoui de constater que le spectacle, qui totalise plus de 800 représentations au bout de 21 ans d'existence, a toujours «la côte auprès des spectateurs». Organisé par le département Théâtre de la manifestation «Constantine, capitale 2015 de la culture arabe», le mois du monologue se poursuivra avec des représentations programmées du mercredi au samedi. Le public du TRC a rendez-vous, entre autres, les jours suivants, avec les one-man-shows «Mourir de rire», de Mourad Saouli, «Saber» de Saber Aich, «Vive moi» de Kamel Abdat, «Made in Algeria» de Mohamed Khassani et «Homeless» de Moufida Addas.