L'humoriste Mourad Saouli a offert samedi soir au public du Théâtre régional de Constantine (TRC) du rire à volonté avec son one man show "Bouzid Enoss", présenté dans le cadre du mois du monologue. Ecrit par Mourad Bencheikh, le spectacle de Saouli "zigzague" entre l'ironie et l'autodérision, jongle de sujet en sujet, dans un jeu très espiègle pour évoquer des scènes de vie quotidienne. Dans un décor rudimentaire, constitué de trois chaises recouvertes de tissus de couleurs blanche, verte et rouge, l'artiste a aussi traité, à travers la trame de son monologue, de l'opportunisme dans toutes des formes. A travers le personnage de Bouzid, un jeune qui n'était pas forcément brillant mais "adaptable" à toutes les situations, l'artiste, au verbe incisif, a dépeint la fulgurante accession de Bouzid vers la gloire, devant une assistance qui se tordait de rire. Affûtant son art, l'artiste, avec ses envolées verbales, s'est lancé dans un délicieux "lynchage" des politiciens opportunistes et s'est moqué tout son soûl du "caméléon" qui dort en eux, arrachant des flots d'ovations d'un public conquis. L'artiste dont le talent n'a d'égal que sa capacité à électriser la foule, séduisant par ses mimiques, sa gestuelle et sa dégaine, a également abordé "la passivité" des Arabes face au martyre du peuple palestien. Mourad Saouli a estimé après son spéctacle, dans une déclaration à l'APS, que le monologue constitue "l'une des meilleures formes d'expression artistique" car il établit, selon lui, "un rapport privilégié" entre le personnage et le public, et permet "une réflexion plus profonde" sur la société. L'artiste, sétifien bon teint, a commencé sa carrière en tant qu'amateur dans des associations culturelles théâtrales. Il compte à son actif deux autres monologues, "Le parasite" et "Le cartiste" (celui qui joue aux cartes). Organisé par le département Théâtre de la manifestation "Constantine capitale 2015 de la culture arabe", le mois du monologue permettra au public constantinois de découvrir et d'apprécier, jusqu'à la fin du mois, plusieurs autres one man shows dont "Saber" de Saber Aich, "Vive moi" de Kamel Abdat, "Made in Algeria" de Mohamed Khassani et "Homeless" de Moufida Addas.