Les éléments de la police judiciaire, relevant de la sûreté de wilaya d'Annaba ont, dans une opération première du genre, avec la collaboration des éléments des gardes-côtes d'Annaba, démantelé un atelier de fabrication frauduleuse de matériel de plongée sous-marine, utilisé par les pilleurs de l'or rouge et les embarcations artisanales, servant à l'immigration clandestine, a révélé hier, lors d'un point de presse Yazid Boubekri commissaire de la police judiciaire. Estimé à plus d'un milliard de centimes, le matériel a, selon notre interlocuteur, été saisi dans un atelier à Boukhmira dans la localité de Sidi Salem, dépendant administrativement de la commune d'El Bouni. Ce coup de frein apporté au coeur des réseaux de braconniers du corail et des passeurs des prétendants à l'immigration clandestine, est le fruit d'investigations engagées par les éléments de la PJ, sur la base d'informations faisant part de la présence de matériels utilisés dans le pillage des récifs coralliens, mais surtout dans la traversée de la grande bleue (harga), a précisé le commissaire. Selon les explications apportées par ce dernier, l'irruption opérée dans le local suspect, sur la base d'un mandat de perquisition émanant du procureur de la République près le tribunal d'Annaba, s'est soldée par la découverte d'un homme de 30 ans, arrêté sur les lieux où il a été découvert un matériel d'un montant de plus d'un milliard de centimes. La découverte a été faite dans un local où étaient entreposés trois compresseurs sophistiqués servant au remplissage des bouteilles de plongée, 20 bouteilles à oxygène avec tous leurs accessoires et des tenues d'hommes-grenouilles ainsi que des jerrycans utilisés dans le transport du carburant. C'est dire que ce matériel est bel et bien utilisé dans le braconnage du corail, puisqu'il a été découvert des traces de corail sur le matériel saisi. Ce même entrepôt servait à fournir le carburant aux embarcations de harraga. Selon certaine informations apportées par les soins de nos sources dans la localité de Sidi Salem, ce local sert aussi d'entrepôt pour les fabricants d'embarcations artisanales, construites dans les chantiers navals clandestins, implantés frauduleusement dans cette zone. En tout cas, qu'ils soient pilleurs de corail ou passeurs, les uns aussi bien que les autres sont responsables des dizaines de victimes de ce commerce illicite et meurtrier. Pour l'heure, cette opération semble intervenir au moment opportun, pour ne pas dire un peut tard, si l'on considère les drames enregistrés dans les deux cas. En effet, au moment où la population annabie ne s'est pas encore remise de l'annonce du décès de plusieurs plongeurs, non inexpérimentés pour la plupart, notamment le jeune plongeur d'El Battah, retrouvé malheureusement la semaine écoulée dans les eaux territoriales de la wilaya d'El Tarf, dans un état de décomposition avancée, ce cas vient s'associer à celui du deuil des huit harraga portés disparus, après une tentative d'immigration clandestine qui a tourné au drame. D'ailleurs, au moment où nous mettons sous presse, les huit victimes de ces passeurs et autres commerçants des vies humaines, sur un total de 14 jeunes dont un mort, sont toujours portées disparues. Le résultat de l'inconscience des uns et des autres se traduit par des drames au quotidien. Seul remède pour lutter contre ce fléau, la mobilisation des acteurs concernés, comme ce fut le cas dans cette affaire, où l'implication du citoyen est le noyau principal de la parfaite citoyenneté. Pour l'heure et au vu de l'ampleur des drames occasionnés tant par la plongée sous-marine, sans expérience aucune pour braconner le corail, l'intervention des services de sécurité semble intervenir à temps pour lutter contre ces réseaux de trafic transcontinental.