La direction générale de la Sûreté nationale met la main à la pâte et enquête sur la fuite des trois chauffeurs de fourgons, depuis le port d'Annaba. Sur instruction du patron de la Dgsn, le général-major Abdelghani Hamel, et sur la base du scandale inhérent à l'importation frauduleuse de marchandises prohibées, survenu la semaine écoulée au port d'Annaba, le patron de la direction générale de la Sûreté nationale, Abdelghani Hamel, a décidé l'envoi du directeur régional de la police des frontières qui siège à Constantine, accompagné de trois cadres supérieurs pour enquêter sur les zones d'ombre rattachées à la fuite des conducteurs des trois Boxer, avons-nous appris de source officielle. Cette dernière a précisé que le directeur régional de la police des frontières, s'est déplacé personnellement, vendredi dernier au port d'Annaba, à l'effet d'auditionner l'ensemble du staff de la police des frontières. Par ailleurs et selon les précisions apportées par nos sources, l'enquête a commencé par le contrôle du Sirpal (Système de contrôle de la police des frontières), où ils ont découvert le passage de l'un des trois chauffeurs des Boxer se trouvant au moment où nous mettons sous presse, en fuite et selon des détails précis fournis par la même source. Il a été découvert cinq passages par le port de Béjaïa, six par le port de Skikda et 13 autres passages par le port d'Annaba, au volant d'un même Boxer, immatriculé en Allemagne. L'émissaire du général-major Abdelghani Hamel et directeur général de la Sûreté nationale, le directeur régional de la police des frontières, a pour mission d'enquêter sur la fuite des conducteurs des fourgons. Une situation qui, selon les connaisseurs de cette activité, à savoir la vigilance de la police des frontières, cachent des complicités... ou peut-être des négligences. Cette affaire nous rappelle l'affaire de la mutation de 21 policiers du port d'Annaba, pour l'affaire du Boxe sorti du port d'Annaba. D'où un inspecteur principal de visite voyageurs (Ipvv) qui avait été à l'époque relevé pour (...), par l'ex-directeur des douanes algériennes Abdou Bouderbala. Cet inspecteur aurait, après le départ de son ex-directeur, repris son poste au port d'Annaba. La question qui se pose... Qui tire les ficelles de cette institution névralgique, pour user des postes aussi bien de douaniers que de la police des frontières, comme sur un échiquier? En attendant que cette question et bien d'autres trouvent une réponse au sein de ce climat de pourrissement et de corruption caractérisant le port d'Annaba, la Dgsn et la direction des douanes algériennes sont bien déterminées à lutter contre cette gangrène qui ronge l'économie nationale et ses institutions. Dans ce sens, un accord entre les deux corps, la douane et la police, en l'occurrence, a, rappelons-le, été signé l'année dernière à Tébessa, pour l'échange d'informations entre les deux secteurs, pour lutter contre le crime organisé et les crimes économiques, notamment le transfert illicite de capitaux. En outre, on apprend que de sévères sanctions menacent les éléments susceptibles de complicités dans ce scandale qui a défrayé la chronique, puisque les instructions du premier responsable de la Sûreté nationale, le général-major Abdelghani Hamel quant à la rigueur de l'enquête par le chargé de cette mission, ne peuvent rester sans suite. C'est pourquoi certaines indiscrétions au sein du port d'Annaba, font état de la pression sur le staff de la police des frontières pour apporter tous les éclaircissements sur le «comment de la fuite» des chauffeurs des Boxer. Les prochains jours mettront certainement à nu les zones d'ombre, s'il y en a. Pour l'heure, la tourmente a, outre les éléments des douanes, semblé gagner aussi les pafistes.