Un nouveau candidat, un ex-baron de la droite, Jean-François Copé, est entré hier dans la course aux primaires que va organiser la droite pour désigner son candidat pour 2017 Une dizaine de personnalités de droite se sont déjà déclarées ou sont pressenties pour participer en novembre à des primaires du parti Les Républicains dans la perspective du scrutin l'année prochaine. Un baron déchu de la droite française, Jean-François Copé, a annoncé sa volonté de participer à la présidentielle de 2017, une nouvelle candidature au sein de l'opposition où l'autorité de l'ex-président Nicolas Sarkozy est de plus en plus battue en brèche. «Je serai candidat à cette élection», a affirmé dimanche soir M. Copé à la chaîne de télévision publique France 2. Avec cette nouvelle annonce, la course à droite s'accélère pour la présidentielle, à laquelle l'ex-président Sarkozy, patron des Républicains (LR), n'a pas encore lui-même annoncé sa participation. Toujours en berne dans les sondages, l'ancien chef d'Etat (2007-2012), 61 ans, apparaît d'ores et déjà en grandes difficultés face à la multiplication de candidatures au sein de sa formation. Ce week-end, il a tenté l'union avec la présentation d'un «projet collectif» lors d'un conseil national. En vain: ses principaux rivaux ont boudé son discours, marquant leur indépendance et déniant par leur attitude tout statut de «candidat naturel» à leur patron lorsqu'il s'agira d'en découdre avec les rivaux socialiste et d'extrême droite. La primaire chez Les Républicains - une première dans l'histoire de ce parti - est de plus en plus «encombrée» de candidats, qui tous sapent l'autorité de Nicolas Sarkozy, désormais président d'une «coquille vide», commentait hier la presse française. «S'imposer en chef, Nicolas Sarkozy ne le peut plus. Aucune allégeance d'aucune sorte chez ses adversaires en interne» qui «ont rivalisé d'insolence, ce week-end», a résumé le quotidien économique Les Echos. Souvent décrit comme un adversaire acharné de Nicolas Sarkozy, Jean-François Copé a quitté brutalement en mai 2014 la présidence du parti de droite après la révélation d'un scandale aux fausses factures visant à dissimuler une explosion des dépenses de la campagne présidentielle 2012 de Nicolas Sarkozy. Après une traversée du désert, M. Copé vient d'apprendre qu'il ne sera pas inculpé dans ce dossier, appelé affaire «Bygmalion». Cette décision de justice coïncide avec son retour sur la scène médiatique avec la publication d'un livre-programme titré «Le sursaut français». Impopulaire, Jean-François Copé, 51 ans, n'a toutefois que peu de chances de figurer au deuxième tour de la primaire organisée par son parti et ouverte au centre-droit. L'ancien Premier ministre et maire de Bordeaux (sud-ouest) Alain Juppé, 70 ans, caracole en tête des intentions de vote. Dimanche, il a reçu le soutien de poids d'un autre ancien Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin. Le maire de Bordeaux est une «personnalité forte, fiable», un homme avec «de la volonté» mais «pas agité», a expliqué M. Raffarin, une allusion explicite au caractère clivant de Nicolas Sarkozy. Outre ce dernier et MM. Juppé et Copé, la liste des candidats officiels ou officieux pour la primaire à droite comprend notamment l'ex-Premier ministre de Nicolas Sarkozy, François Fillon, 61 ans, et l'ancien ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire, 46 ans. «Rassembler, c'est difficile et pourtant c'est indispensable» pour permettre l'alternance en 2017, a fait valoir dimanche soir l'ancien président en vantant sur la chaîne de télévision privée TF1 son action comme chef de parti. «Sans rassemblement autour d'un projet fort, il n'y aura pas d'alternance», a-t-il insisté. Pour le quotidien Libération, «l'ancien chef de l'Etat espère toujours, en dépit des mauvais sondages, que sa position de chef de parti (...) lui permettra au bout de compte de prendre le dessus». Au-delà de ses difficultés à réunir sa famille politique, Nicolas Sarkozy pourrait être rattrapé ces prochains mois par des affaires judiciaires. Son nom est cité dans une série de dossiers dont le plus sérieux lui a valu une inculpation pour «corruption active», «trafic d'influence actif» et «recel de violation du secret professionnel».