«Il n'est pas question que Sogerma entre dans le capital d'Air Algérie». L'âge moyen de la flotte d'Air Algérie sera de deux ans seulement, à l'issue de la fin de l'opération renouvellement du parc aérien, prévu pour le deuxième trimestre de l'année en cours, a annoncé le P-DG du pavillon national, Tayeb Benouis. Dans un point de presse, animé hier au siège de la compagnie aérienne, M.Benouis a révélé que depuis le 1er janvier 2005, tous les vieux appareils de l'entreprise ont été retirés de la circulation. Ce parc, qui constituait l'essentiel de la flotte jusqu'en 2000, a une moyenne d'âge de vingt ans. Une trentaine d'avions ont donc été vendus à une compagnie aérienne privée libyenne (Guardian Transport Limited), sous la forme d'un package qui englobe, outre la vente de l'appareil en lui même, un contrat de maintenance et la fourniture de pièces de rechange par Air-Algérie sur une période de deux ans. Un marché qui rapporte à la compagnie nationale 30 millions de dollars, lesquels ont été investis dans l'affrètement d'une dizaine d'avions, pour permettre à Air Algérie de réaliser son programme de vols pour 2005. Quant au renouvellement de la flotte à proprement parler, le P-DG d'Air Algérie a annoncé l'acquisition de pas moins de 14 nouveaux appareils, dont 6 ATR qui sont déjà en exploitation, 3 Boeing 737 et 5 gros porteurs de type Airbus A 330 qui seront réceptionnés entre janvier et juin de l'année en cours. Un programme qui aura coûté 700 millions de dollars et qui a connu un financement mixte, à travers notamment l'emprunt obligataire auprès des institutions financières et du grand public. D'ici à la fin de l'année, les avions affrétés par Air Algérie ne seront que 3 seulement, puisque la compagnie sera dotée d'une flotte de 29 appareils quasi neufs. Sur un autre volet et pour mettre un terme à la rumeur donnant l'ouverture de capital du pavillon national au profit d'une entreprise française, Tayeb Benouis a clarifié le type de partenariat qui lie Air Algérie à Sogerma, entreprise au centre de la polémique. «Il n'est pas question que cette entreprise spécialisée dans la maintenance aéronautique entre dans le capital d'Air Algérie», a-t-il soutenu, tout en précisant que l'intervention de cette entreprise se fera dans le cadre d'une joint-venture avec la compagnie qu'il dirige. Pour M.Benouis, ce genre de partenariat «est vital pour Air Algérie qui devra appliquer les normes européennes en termes de maintenance de ses appareils», tout en précisant, dans le cadre de cette même joint-venture, que la base de maintenance qui a été mise en place ne sera aucunement propriété de l'entreprise mixte Air Algérie-Sogerma, mais appartiendra à la compagnie nationale qui établira un contrat de location des installations destinées à recevoir les avions pour leur maintenance. L'un des signes du succès de cette nouvelle entreprise est relatif au contrat de maintenance qu'Air Algérie a déjà signé avec la compagnie libyenne qui lui a racheté son parc vieillissant. M.Benouis n'écarte également pas l'éventualité que cette nouvelle entreprise puisse décrocher de nouveaux contrats avec d'autres compagnies aériennes. Pour l'heure, annonce le P-DG, l'ouverture du capital de l'entreprise n'est pas à l'ordre du jour, informant au passage qu'une tentative a déjà été faite en 2000 et s'est soldée par un échec. De plus, M.Benouis a totalement démenti l'information faisant état d'un plan de licenciement des travailleurs et a préféré parler d'un «plan social» qui «ne veut pas dire automatiquement licenciement d'une partie du personnel». Le P-DG d'Air Algérie n'écarte cependant pas l'éventualité d'un redéploiement des ressources humaines, «pour un maximum d'efficacité dans le management de la compagnie». A ce propos, M.Benouis a annoncé un programme de filialisation de l'entreprise qui, outre le volet maintenance qui sera conduit avec le partenariat de Sogerma, concernera le catering avec un partenaire français et l'affrètement qui sera une filiale à 100% Air Algérie. Il également prévu la création d'une nouvelle compagnie aérienne, dont la principale mission sera d'assurer les vols domestiques, à côté d'Air Algérie qui se réservera le créneau international. Par ailleurs, l'on apprendra que le pavillon national entend ouvrir une ligne entre l'Algérie et la Chine et relancer le projet Alger-Montréal qui n'a pu aboutir, dans une première tentative, faute d'autorisation de la direction de l'aviation civile canadienne. Au chapitre des bonnes nouvelles enfin, M.Benouis a annoncé qu'il n'y aura aucune augmentation des prix de la billetterie sur le réseau local pour l'année 2005. En revanche, une hausse est prévue pour le mois de mars prochain, pour ce qui concerne les lignes internationales.