Le P-DG d'Air Algérie a évoqué, hier, le programme de redéploiement de la compagnie excluant la compression d'effectifs. Les prix des billets d'Air Algérie connaîtront, au cours de cette année, une nouvelle hausse. Cette augmentation entrera en vigueur en mars et concernera les dessertes internationales. L'annonce a été faite, hier, par le P-DG de la compagnie nationale, M. Tayeb Benouis, au cours d'un point de presse animé au siège de l'entreprise. Cependant, les tarifs sur le réseau domestique seront maintenus au niveau actuel. M. Benouis a préféré parler de “rattrapage” des prix. Tout rattrapage opéré rééquilibre, dit-il, le coût de revient et les charges. Les cours de la billetterie sur les lignes internationales sont fixés par l'organisation internationale de la navigation aérienne IATA. “Les prix pratiqués sont nettement moins chers que ceux des autres compagnies desservant des vols réguliers.” Il a également indiqué que les charges constituant le soubassement de la grille tarifaire sont les taxes de survol et d'atterrissage, le coût du kérosène sur le marché mondial ainsi que l'enveloppe des assurances. Les assurances ont connu une hausse de 525% au lendemain des attentats du 11 septembre 2001,“alors que la compagnie, qui payait annuellement 3,5 millions de dollars en termes d'assurance verse, actuellement,16 millions de dollars Us”. Evoquant les nouvelles dessertes, le patron d'Air Algérie a indiqué que la direction générale envisage de relancer la demande d'ouverture de la ligne Alger-Montréal. La liaison vers la Chine et le renforcement de lignes en direction de Dubaï figurent dans le programme de la compagnie. Tayeb Benouis a aussi évoqué le plan de renouvellement et de retrait de la vieille flotte. Outre les 12 Boeing 737 nouvelle génération acquis en 2001, 14 autres appareils seront livrés au cours de cette année. Il s'agit de 6 ATR déjà livrés et qui sont en exploitation. Cinq gros-porteurs (Airbus A330 de 300 sièges) seront réceptionnés entre janvier et juin. Les trois autres sont des Boeing 737. Air Algérie aura une nouvelle flotte “rajeunie” constituée de 21 appareils dont l'âge ne dépasse pas les 2 ans. Il faut ajouter à ceux-là les trois Boeing 767 déjà en exploitation. Les besoins du programme de 2005 oscillent entre 29 et 31 avions. Le déficit sera comblé par l'affrètement de 10 autres en attendant la livraison des nouvelles acquisitions. Pour le P-DG, il est question d'“appareils récents et de nouvelle génération qui répondent aux normes de sécurité aéronautique et offrent des avantages économiques. Quant au montage financier, le conférencier a déclaré que la compagnie a opté pour le financement domestique, tout en rappelant l'apport de l'emprunt obligataire qui a permis de collecter 42 milliards de dinars”. “Grâce à l'emprunt obligataire, on a pu financer les nouvelles acquisitions.” Néanmoins, il faut savoir qu'un avion de 150 places coûte au minimum 50 millions de dollars US, un gros-porteur 100 millions de dollars US. Pour les 14 appareils sus- indiqués, une enveloppe de 700 millions de dollars US a été dégagée. Pour lui, les objectifs escomptés ont été largement atteints. Il a rappelé qu'une trentaine d'appareils vétustes ont été retirés du champ aérien et mis en vente. Les vieux avions ont été cédés à un opérateur privé libyen pour un montant de 30 millions de dollars US. S'agissant des victimes du crash de Tam, il a indiqué que beaucoup de familles des victimes ont accepté le règlement à l'amiable sans recourir à la justice : “60 familles sont en voie d'être indemnisées, leurs dossiers sont réglés.” L'autre volet abordé est celui du nouveau plan de redéploiement de l'entreprise qui a suscité la grogne du partenaire social. M. Benouis a défendu le programme de filialisation qui sera mis en œuvre avec un partenaire étranger, la société Sogerma qui appartient au groupe EADS, grosse société européenne. “Ce partenaire parrainera et garantira notre compagnie en Europe et nous accompagnera dans la mise en œuvre du nouveau programme”. Quant à l'ouverture du capital, il a précisé : “la compagnie reste la propriété d'Air Algérie. Le partenaire ne participe pas dans le capital. On ne cède rien. Il s'agit d'un partenariat qui a la valeur juridique de joint-venture. Les autres compagnies ont refusé. On a tenté avec Lufthansa, Alitalia, les belges Sabena et même avec Air France. Personne n'a osé venir.” Il a annoncé que la filialisation touchera le catering aérien, la direction du fret, la séparation des lignes intérieures des lignes internationales. Au total, quatre filiales seront ainsi créées. Tayeb Benouis a, par ailleurs, précisé qu'il n'a jamais parlé de compression des effectifs de la compagnie qui compte 8 600 employés. “Dans le cas échéant, il y aura redéploiement. il n'y a pas de conflit majeur avec le syndicat”, a-t-il conclu. R. H.