La Banque publique entend ainsi réinvestir son créneau initial. Lancé en mars 2001 par la Caisse nationale d'épargne et de prévoyance (Cnep), le crédit auto, en dépit du succès que l'opération a récolté auprès des larges couches, n'a été, en fait, qu'une charge financière qui l'a, en plus, détourné de sa première vocation à savoir, l'accès au logement. Si les responsables de cette institution financière avancent le prétexte de la saturation des demandes pour justifier la suspension, entre autres, du crédit auto, la mesure prise lundi 3 décembre répondrait aux objectifs socio-économiques, dont le logement, mentionnés, en gros caractère, dans le projet de réforme du système financier. D'ailleurs, le ministre des Finances n'a pas cessé, depuis des mois, de faire pression sur les responsables de la Cnep pour un «obligatoire» retour au bercail. Car, la réalisation des logements, pourtant sa mission principale et prioritaire, est à la traîne depuis plus de dix ans. Les logements - à ce jour fermés- de Aïn Naâdja et de Dar El Beïda illustrent cette quasi-démission. Le recours au crédit auto, dont la Cnep assure à hauteur de 80% dans le marché, n'a pas été également sans conséquences sur ses équilibres financiers et sur son investissement. De là, s'imposait la suspension de l'ensemble des crédits hors habitat, dont le crédit auto sonne comme un recentrage des activités de la Banque publique, qui entend ainsi réinvestir son créneau initial et créateur d'emploi sur lequel, au demeurant, repose l'essence-même de la politique sociale des pouvoirs publics. A l'instar de la Badr dans le domaine agricole et la BEA dans le secteur de l'énergie et des mines, la Cnep est appelée dans ce cadre à l'application de la politique de l'habitat à laquelle le gouvernement accorde énormément d'importance dans sa politique de relance économique. Le retrait de la Cnep du marché du crédit automobile n'est pas annonciateur de situations de vaches maigres comme on l'a, commenté, ici et là. D'autres banques tant publiques que privées ( CPA, El Baraka, Société Générale...) ont investi le marché avec des offres, bien que moins intéressantes par rapport à la Cnep, appréciables avec un taux d'intérêt qui avoisine les 8% et tout indique que ce marché ira en s'étendant du fait des opportunités qu'il présente. La Cnep, en suspendant les crédits hors habitat, à partir du mois de mars, a tout de même marqué son passage. Grâce aux taux d'intérêt (6,5 pour les épargnants et 7,75 pour les non-épargnants) qu'elle a pratiqués, plus de 56.000 crédits ont été octroyés depuis 2001. Plus de 80% des crédits auto ont été assurés par la Cnep.