C'est la Dtna qui risque d'être éclaboussée par cette affaire. M.Saâdi est un arbitre interligues de la région du Centre. Il s'apprête à défrayer la chronique sportive en procédant à un acte dont on était à cent lieues de croire qu'il serait un jour mis en application dans le football. En effet, M. Saâdi voudrait (du moins c'est ce qu'il dit), à partir d'aujourd'hui, se mettre en grève de la faim au niveau du siège de la FAF à Dély Ibrahim. Il nous est arrivé d'entendre parler d'arbitres qui se mettent en grève tout court, d'autres qui se plaignent auprès des instances fédérales mais de quelqu'un qui refuse de s'alimenter, voilà bien un épisode qui risque de perturber le monde de notre football. La raison qui mènerait M.Saâdi à user d'un tel procédé serait que l'intéressé se sent comme méprisé par le président de la DTN de l'arbitrage, M.Rachid Medjiba. Selon lui, ce dernier n'aurait pas apprécié certaines critiques qu'il aurait émises sur un sujet et aurait décidé de le suspendre. En tout cas, cette histoire démontre qu'il y a bien un climat malsain qui règne dans le monde de l'arbitrage. En créant la Dtna, le président de la FAF, M.Mohamed Raouraoua, a trouvé la formule qu'il fallait pour permettre à cette corporation de choisir la politique la plus adéquate pour son développement. Malheureusement, au fil des mois, le président de la FAF s'est rendu compte que ce milieu était loin d'être aussi stable qu'on le croyait. L'arbitrage algérien est une incessante lutte de clans où chacun cherche à se venger de l'autre mais où, aussi, on se fiche, comme de sa première chemise, du développement et de la formation pour ne s'intéresser qu'à la désignation des arbitres pour les matches. La semaine dernière, a surgi cette grave affaire Berrahmoun, du nom du juge assistant international, qui n'aurait pas satisfait au test de Cooper lors du stage que lui et plusieurs de ses collègues ont passé au stade du 5-Juillet. Berrahmoun, pour ceux qui ne le savent pas, a été désigné par la CAF pour officier lors de la prochaine CAN juniors; cet échec au test de Cooper va certainement le priver de participation à cette compétition. L'arbitrage algérien, déjà mis à mal à l'échelle africaine jusqu'à être ignoré est miné en son sein par ceux-là mêmes qui le dirigent. Comment expliquer autrement cette mise à l'écart de Berrahmoun? Ces messieurs de la Dtna cherchent à être plus royalistes que les rois de l'arbitrage africain en bloquant à leur niveau ceux appelés à officier dans une compétition internationale. Pensent-ils sincèrement que dans de nombreux pays africains, d'où sortent les meilleurs sifflets du continent, on s'adonne avec un degré pointu au fameux test de Cooper? Et puis, a-t-on réellement pensé à l'état physique de Berrahmoun lors de son arrivée au stage, un Berrahmoun dont on disait qu'il était fatigué. La coutume veut que si le test est négatif, on l'intègre dans un championnat de moindre importance pour qu'il retrouve sa forme. Or, on ne l'a pas fait. Et comme par enchantement, la nouvelle de l'échec de Berrahmoun a été dévoilée à la presse alors que l'on pensait que cela relevait de la confidentialité. Il reste à espérer que cette affaire ne cache pas des relents de vengeance car il faut savoir que le père de ce juge assistant a été, lui aussi, arbitre et qu'il avait été le bras droit de Belaïd Lacarne à la tête de la CCA du temps où Omar Kezzal présidait la FAF. L'écrasante majorité de nos meilleurs arbitres qui officient, en ce moment, ont été promus par le duo Lacarne-Berrahmoun père. Lorsqu'on connaît la susceptibilité qui règne dans ce milieu, on a le droit de faire touts les interprétations. Ce n'est pas la première fois que la Dtna fait parler d'elle. Auparavant, il en a été question dans une sombre histoire d'invitation lancée à M. Benouza, notre arbitre international, par la fédération qatarie, une invitation que l'intéressé n'aurait jamais reçue. C'est ce qui aurait mené les arbitres de la région Ouest, par solidarité avec leur collègue, qui est d'Oran, à tourner le dos à la Dtna avant de se raviser. Mais maintenant, pèserait la menace d'une grève des arbitres de la région de Béjaïa par solidarité avec M. Saâdi, qui, lui, est originaire de cette ville. Rachid Medjiba, déjà mis à mal par le fait qu'il n'a plus la commission de désignation sous sa coupe, risque de très mal apprécier ce nouveau coup de gueule d'une corporation dont les problèmes sont décidément aussi gros que ceux du football.