«Algérie, quelles transitions?» est le thème d'une rencontre initiée le 15 mars prochain à Paris par l'Institut des relations internationales et stratégiques (Iris). L'Institut des relations internationales et stratégiques a invité Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre et président de l'Association France-Algérie, pour se prononcer sur la question du devenir de l'Algérie dans un contexte de chute du prix du pétrole. D'autres experts comme Didier Billion, directeur adjoint de l'Iris vont prendre la parole sur ce thème à côté de Francis Perrin, président de Stratégies et politiques énergétiques (SPE) et directeur de la rédaction de Pétrole et gaz arabes. D'ores et déjà, la note de présentation de la rencontre met en exergue l'importance de la population et de ressources en hydrocarbures de l'Algérie à côté de celle de son environnement géopolitique. Il est aussi considéré que l'Algérie est un pays central au Maghreb et pourtant «le pays semble désormais se trouver à un moment charnière de son histoire». Réformes nécessaires du système politique, challenges économiques et sociaux liés à la baisse des revenus des hydrocarbures et à l'utilisation des ressources qu'ils procurent, voisinage extrêmement instable, constituent autant de défis à relever pour ce pays et sont en même temps quelques ingrédients de cet environnement. Smaïl Gouméziane, ancien ministre du Commerce, abordera le thème de la fin de l'Etat providence en Algérie alors que Fatiha Talahite, économiste chargée de recherche au Centre de recherches sociologiques et politiques de Paris (Cresppa) du Cnrs se prononcera sur le même sujet. Concernant la diplomatie et l'environnement géopolitique, ce sera Kader Abderrahim, chercheur à l'Iris, maître de conférences à Sciences Po Paris qui l'abordera à côté de Hasni Abidi, directeur du Centre d'études et de recherche sur le Monde arabe et méditerranéen (Cermam) à Genève et enseignant au Global Studies Institute de l'université de Genève. Des chercheurs algériens comme Louisa Dris Aït Hamadouche, maître de conférences à la faculté des sciences politiques et des relations internationales d'Alger 3 vont participer au débat sur ce thème de recherche initié par l'Iris qui est une association créée en 1991 en tant que think tank français travaillant sur les thématiques géopolitiques et stratégiques. Cette rencontre intervient à un moment où certains analystes estiment que le piège de la rente pétrolière est en train de se refermer sur l'Algérie et que si la tendance à la baisse du prix de l'or noir se poursuit, le pays va rapidement manquer d'argent pour financer ses projets de développement et pour maintenir les subventions. Même l'Organisation des pays exportateurs de pétrole a paru bien divisée et bien affaiblie lors de ses dernières réunions et elle a décidé le maintien de la production, en dépit d'un excès de l'offre qui pousse les prix à la baisse. Face à l'Arabie saoudite qui tient toujours à sa politique de défense des parts de marché, le bloc des pays les plus touchés par la crise - Algérie, Venezuela, Nigeria, Iran - n'est toujours pas parvenu à un consensus sur l'organisation d'un sommet de chefs d'Etat de l'Opep qui pourrait décider d'une baisse de production.