«Nous assurons le peuple frère du Maroc et son Gouvernement que l'Etat sahraoui indépendant sera en faveur du Maroc et en faveur de la paix et du bon voisinage», a déclaré Mohamed Abdelaziz lors du 40e anniversaire de la proclamation de la RASD. La sortie de crise est à portée de main. Elle doit passer par l'organisation d'un référendum qui puisse assurer au peuple sahraoui le droit à l'autodétermination. Seule alternative pacifique qui doit permettre de démanteler le dernier bastion du colonialisme d'Afrique pour déboucher sur l'indépendance de ce territoire annexé par le Maroc depuis 1975. Le président sahraoui, qui l'appelle de tous ses voeux, a dans cette perspective envoyé un message de paix au peuple marocain. «A l'occasion du 40ème anniversaire de la Proclamation de la RASD, nous adressons un message de fraternité au peuple marocain frère et à son Gouvernement, et les appelons à oeuvrer ensemble pour accélérer l'organisation d'un référendum libre, juste et transparent pour le peuple sahraoui, dont l'ONU a identifié les votants...», a déclaré Mohamed Abdelaziz dans un discours prononcé à l'occasion du 40e anniversaire de la proclamation de la République sahraouie. «Nous assurons le peuple frère du Maroc et son Gouvernement que l'Etat sahraoui indépendant sera en faveur du Maroc et en faveur de la paix et du bon voisinage», a ajouté en substance le secrétaire général du Front Polisario. «Le Maroc trouvera dans l'Etat sahraoui le bon voisin sincère, tolérant, loin de toute tendance de vengeance, prêt à partager tout ce qu'il a avec ses voisins, sur la base du respect mutuel et de la souveraineté des pays de la région et de ses peuples», a souligné le leader sahraoui. Ce message de paix est cependant loin de refléter la réalité du terrain. Le souverain marocain n'est ni disposé à coopérer et encore moins à céder ne serait-ce qu'un pouce du Sahara occidental. Les derniers développements liés à la question sahraouie le prouvent à plus d'un titre. L'organisation du Forum Crans Montana qui est prévu du 17 au 22 mars à Dakhla, capitale occupée du Sahara occidental, la récente décision du gouvernement marocain de rompre ses relations avec l'Union européenne à cause d'un jugement rendu par la Cour de justice européenne (Cjue), le 10 décembre 2015, qui a annulé l'accord agricole, signé en 2012 entre le Maroc et l'Union européenne, suite à une requête du Front Polisario n'indiquent pas que le Makhzen ait décidé de mettre un peu d'eau dans son vin. Le discours notoirement hystérique prononcé le 6 novembre 2015 par le monarque alaouite montre clairement que l'héritier de feu Hassan II a la ferme intention de garder le Sahara occidental dans son giron. «Comme Je l'ai affirmé dans le Discours de la Marche verte de l'année dernière (2014 Ndlr), cette Initiative est le maximum que le Maroc peut offrir. Son application reste tributaire de l'impératif de parvenir à une solution politique définitive dans le cadre des Nations unies», avait soutenu avec véhémence notre ami le roi dans une allocution destinée à ses sujets à l'occasion du 40e anniversaire de l'invasion du Sahara occidental. Sauf que la résolution du Conseil de sécurité garantit au peuple sahraoui le droit de l'exercice à l'autodétermination dans le cadre de l'organisation d'un référendum. Le roi du Maroc ne veut pas en entendre parler. Les Sahraouis, grands seigneurs, lui tendent malgré tout un rameau d'olivier. Pour le reste, l'histoire tranchera...