Dans une conférence de presse organisée, hier, au siège du mouvement associatif de Constantine, des membres du bureau national des victimes du terrorisme (Onvt) n'ont pas lésiné sur les mots pour descendre en flammes Mme Flici. Les rapports sont de plus en plus rigides depuis la dernière rencontre du conseil national, organisée à Oran, le mois de décembre dernier. Les participants ayant pris part à cette conférence dont M.B.El Hamani, président de la commission des contrôles financiers, reprochent à Mme Flici le non-respect des statuts et du règlement intérieur et un comportement jugé négatif, comme celui manifesté lors du déroulement de la 3e session. Elle est également accusée d'avoir détourné des logements destinés aux familles des victimes du terrorisme au profit de sa soeur et d'un trésorier. Les participants étaient tous d'accord pour dire que Mme Flici a fait preuve d'une mauvaise gestion morale et financière, utilisant les dons faits à l'organisation, quand ils sont déclarés, à des fins personnelles, auxquels s'ajoutent des dépenses «absurdes» sans aucun justificatif. Compte tenu des infractions relevées et confirmées par la Cnlfa, sept secrétaires nationaux sur treize que compte l'instance suprême de l'Onvt ont retiré leur confiance à la présidente, laquelle sera appelée devant la justice pour répondre les faits qu'ils lui sont reprochés. Dans ce contexte, M.B.El Houari, qui a établi un rapport relatif à un contrôle financier, déclare: «Nous avons décidé de déposer plainte auprès le tribunal de Sidi M'hamed à Alger, pour dénoncer les agissements douteux de Mme Flici afin de faire toute la lumière sur les fonds et les biens qui ont disparu.» L'auteur de cette déclaration n'hésite pas à dévoiler aux journalistes, appelés à couvrir la conférence, l'existence de fausses factures et la disparition d'un don américain destiné normalement aux handicapés victimes du terrorisme. Au cours de cette conférence, les intervenants ont tenu à préciser que leur action ne s'inscrit pas dans un cadre politique, comme il a été signifié, mais plutôt pour dénoncer l'abus de pouvoir et les passe-droits de Mme Flici. Les participants semblaient, au terme de cette conférence, décidés à évincer la présidente. A ce titre, un compte-rendu a été adressé au ministre de l'Intérieur, le 28 décembre dernier.