Une visite très attendue Le secrétaire général de l'ONU se rendra dans les camps des réfugiés sahraouis à Tindouf et s'entretiendra également avec le secrétaire général du Front Polisario. La visite du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, dans la région, est finalement maintenue. Il sera ce samedi dans les camps de réfugiés sahraouis. Cette visite, d'ailleurs très attendue par les autorités de la République sahraouie, intervient à quelques mois de sa fin de mandat et au moment où une certaine unanimité semble se dégager pour régler définitivement le problème de l'occupation marocaine des territoires du Sahara occidental. Ban ki-moon se rendra dans plusieurs capitales du Maghreb dont l'Algérie, mais le clou de cette tournée, débutée avant-hier à Madrid, reste son déplacement dans les camps sahraouis et les discussions qu'il aura avec les dirigeants du Front Polisario. Nombre d'observateurs qui notent un échec diplomatique marocain, voient dans cette visite «un message fort à l'adresse de l'occupant marocain qui ne cesse de dresser des obstacles devant les efforts de la communauté internationale visant un règlement juste et définitif d'un conflit vieux de plus de 40 ans». Il reste que diplomatiquement, le secrétaire général de l'Onu y a tout de même mis quelques formes, puisque officiellement, la question sahraouie n'est pas le seul objet de son déplacement dans la région. Ainsi, après l'Espagne, le chef de l'Onu visitera le Burkina Faso pour «féliciter les autorités du pays après la réussite da la transition politique», selon des médias, avant de rentrer dans le vif de sa tournée dans la région par l'étape de Nouakchott où il va rencontrer les hautes autorités mauritaniennes. Le secrétaire général de l'ONU se rendra ensuite dans les camps des réfugiés sahraouis à Tindouf et s'entretiendra également avec le secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz. M.Ban prévoit, par ailleurs, de rencontrer le personnel des Nations unies activant dans la région ainsi que le groupe de la Mission de l'Onu pour l'organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso). Selon le programme établi, le SG de l'ONU se rendra ensuite en Algérie les 6 et 7 mars, où il aura des discussions avec plusieurs hauts responsables, selon des sources onusiennes. A l'annonce de cette visite de Ban Ki-moon dans la région, le chef de la délégation sahraouie aux négociations avec le Maroc pour le règlement du conflit au Sahara occidental, Khatri Addouh, avait souhaité que ce déplacement soit un «message fort» à l'adresse de l'occupant marocain qui ne cesse de dresser des obstacles devant les efforts de la communauté internationale. «Nous espérons qu'elle (la visite du SG de l'ONU) soit un message fort, que nos frères marocains comprennent une fois pour toutes, qu'il faut reconnaître d'abord qu'ils ont commis l'erreur d'envahir un territoire qui ne leur appartient pas au détriment de la légalité internationale, mais aussi au détriment du droit d'un peuple à l'autodétermination», avait déclaré Khatri Addouh. Le chef des négociateurs sahraouis avait, en outre, indiqué que cette visite de M.Ban Ki-moon, sera l'occasion «pour voir comment pousser le processus de négociation et la recherche d'une solution pacifique au Sahara occidental», entre les deux parties au conflit, le Maroc et le Front Polisario. Pour sa part, le Premier ministre sahraoui, Abdelkader Taleb Omar, a émis le voeu que cette visite du secrétaire général de l'ONU dans la région puisse amener le Maroc à respecter les décisions de la légalité internationale en faveur du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Un voeu que partagent beaucoup de capitales, mais en l'absence de pressions sérieuses sur le Maroc, Rabat serait tenté de faire, encore une fois, la sourde oreille.