Les vestiges historiques de l'antique ville de Tigzirt (Iomnium), viennent de bénéficier de deux programmes de restauration. Fortement touchés par le séisme du 21 mai 2002, les vestiges historiques de l'antique ville de Tigzirt (Iomnium), viennent de bénéficier de deux programmes de restauration à la grande satisfaction des membres de l'antenne archéologique de Tigzirt. L'enveloppe financière en question, et dont nous ignorons le montant, a été octroyée par l'Agence nationale d'archéologie et de protection des sites et monuments historiques (Anapsh) qui dépend du ministère de la Culture, et ce, au lendemain de la constatation des dégâts occasionnés par le fort séisme, dont l'épicentre se situe à un peu plus de 100 km de la région de Tigzirt. De nombreux sites sont à réhabiliter, notamment le mausolée de Taksebt qui s'est totalement effondré. La restauration requiert deux importantes phases. Il s'agit de la restauration des sites proprement dite et une autre opération de fouilles. La région recèle de véritables trésors archéologiques qui ne sont toujours pas explorés. Cette région, témoin d'une époque lointaine, mérite beaucoup plus d'intérêt de la part des responsables concernés pour sauver ce qui reste de la ville antique qui risque de disparaître petit à petit. D'ailleurs, aujourd'hui, il ne subsiste qu'environ 20% de l'antique Iomnium. La ville de Tigzirt - village français - a été construite à l'époque coloniale sur le site archéologique lui-même, environ 80% de son territoire. Des colonnes et autres stèles sont même utilisées pour décorer les devantures des habitations et elles sont visibles jusqu'à nos jours. En somme, nous avons assisté à une dilapidation en règle de tout ce patrimoine qui est d'une richesse inestimable. Face à la dégradation continue du site antique et faute de moyens, surtout financiers, l'antenne locale d'archéologie, en collaboration avec les autorités locales, n'a réussi qu'à lancer des travaux rudimentaires consistant en le désherbage et de cycliques campagnes de sensibilisation pour sauver ce qui reste. Il est à noter que la réalisation du port de pêche a engendré la disparition pure et simple d'un autre site enfoui sous les sables de la petite plage. Ces deux programmes de restauration, attendus avec impatience, bien qu'il soient au-dessous des aspirations des responsables, pourront au moins sauver ce qui reste des vestiges fragilisés par le temps, les caprices de la nature et l'abandon des hommes. Au-delà des opérations de réhabilitation, les concernés espèrent aussi le lancement de campagnes de fouilles. De nombreux mystères sont à mettre à «nu» et ce que la ville cache dans ses entrailles est en mesure d'étonner plus d'un.