Les cours du pétrole ont ouvert en légère hausse hier à New York dans un marché restant prudemment optimiste après l'apparente entrée en vigueur d'un gel de production, mais craignant d'ignorer des fondamentaux toujours pesants. En début d'après midi, le cours du baril de référence (WTI) pour livraison en avril gagnait 45 cents à 36,37 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), alors qu'il avait pris quelque trois dollars la semaine dernière. Hier, le ministre de l'Energie des Emirats arabes unis a assuré que de nombreux pays pétroliers avaient gelé effectivement leur niveau de production pour soutenir les prix, comme l'avaient demandé plusieurs d'entre eux le mois dernier. «Le prix actuel (du baril) est en train de pousser tout le monde à geler la production et je pense que ce gel est effectif au moment où je vous parle», a déclaré Suhail al-Mazroui à des journalistes à Abou Dhabi. «Toutes ces déclarations portant sur un gel (de production) aident à soutenir la récente remontée des cours», a souligné John Kilduff, chez Again Capital, notant toutefois que le marché attendait toujours des détails sur une réunion qui pourrait avoir lieu le 20 mars à ce propos, à laquelle M. al-Mazroui a indiqué n'avoir pas encore reçu d'invitation. Le ministre nigérian du Pétrole Emmanuel Ibe Kachikwu a indiqué la semaine dernière que certains membres de l'Opep avaient prévu de se réunir de nouveau avec la Russie le 20 mars à Moscou, même si le ministre russe de l'Energie Alexandre Novak a précisé vendredi que les discussions se poursuivaient «concernant la date et le lieu» de cette éventuelle rencontre. «Ce jeu que jouent les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) pour faire monter le marché à coups de déclarations a fonctionné, et cela effraie ceux qui pariaient à la baisse des cours, qui se disent que logiquement la prochaine étape serait une réduction de production», a noté M.Kilduff. Pour autant, «les données fondamentales (du marché) restent terriblement baissières», vu les énormes excédents de réserves et de production, a-t-il ajouté. «A ce niveau, le gel maintient la production mondiale pratiquement à un niveau record», a ajouté M.Kilduff, jugeant la reprise des cours très fragile. «Nous craignons qu'en se concentrant trop sur les titres de l'actualité, en ignorant les données fondamentales, on puisse avoir une remontée comme celle (ndlr: éphémère) du deuxième trimestre 2015, partiellement due à l'impression fausse que la production américaine était très liée à la chute accélérée du nombre de puits en activité», faisaient aussi remarquer de leur côté les analystes de Barclays.