«Tant que tu ne peux pardonner à autrui d'être différent de toi, tu es encore bien loin du chemin de la sagesse.» Proverbe chinois Une nouvelle ère s'ouvre avec l'entrée en vigueur de la nouvelle Constitution, une Constitution qui définit les contours d'un Etat moderne et démocratique. Il est vrai qu'elle intervient dans une conjoncture particulière avec d'abord, la chute des revenus pétroliers et surtout, la situation préoccupante à nos frontières. Il est évident que lorsqu'il s'agit de Défense nationale et de diplomatie, tout le monde doit adhérer et soutenir la position officielle de l'Algérie. La nouvelle Constitution arrive à une période où les scènes politique et économique sont polluées par un certain langage qui est étranger à nos valeurs, un langage nauséabond sorti tout droit des caniveaux. Il est certainement désolant de voir les uns et les autres se donner en spectacle, dans une forme de non-communication, à la limite de la vulgarité, accentuée par un niveau intellectuel des plus affligeants. De fait, la politique n'est pas synonyme de violence en tout genre, car faire de la politique a un côté noble, comme elle peut avoir aussi ce côté artiste. Oui, l'homme politique est un peu cet artiste de la chose politique avec ce que cela implique de grandeur et de petitesse, de hauteur de vue et de rouerie, d'immense talent et de déplorables méthodes, d'objectifs vertueux et de cheminements tortueux. Nous osons espérer que ce triste et improductif déballage qui n'intéresse pas grand monde ne soit qu'une parenthèse, puisque l'espoir est permis et qu'on aborde plutôt les sujets sérieux et importants qui engagent l'avenir du pays, car il y a bien des défis à relever. Oui, l'espoir est permis dans cette belle et grande Algérie, l'espoir de lendemains meilleurs avec cette nouvelle ère qui s'ouvre, l'espoir d'une Algérie forte et digne. Mais cet espoir ne sera possible que si on abandonne cet état d'esprit fait de défaitisme et de déclinisme, le pessimisme ça suffit! Honte à ceux qui fantasment sur un chaos, impossible, en Algérie! Que cela leur déplaise, l'Algérie était, est et restera toujours debout! Il faut apprendre à débattre entre nous, il faut que notre scène politique soit un véritable et grand forum d'échanges et de propositions; il faut donner vie à ce grand débat d'idées tant attendu de tous, il est grand temps! Oui on doit apprendre à additionner nos différences; qu'on soit d'un camp ou d'un autre, on a tous en commun l'amour de notre Algérie, même si on ne l'aime pas tous de la même manière. Le rejet systématique de l'Autre n'est pas la panacée; que l'opposition ne rejette pas en bloc tout ce qui émane du pouvoir en place et qu'elle fasse preuve d'un minimum de sincérité politique pour reconnaître que tout n'est pas noir et que beaucoup de choses ont été réalisées et à charge du pouvoir de ne pas considérer tout ce qui émane de l'opposition comme nul et non avenu; il faut que les uns et les autres prennent de la hauteur et apprennent à ne pas voir en l'Autre un ennemi, mais plutôt un adversaire qui mérite respect et considération et qui mérite surtout d'être écouté et entendu. Que tout ce beau monde prenne conscience que l'Algérie a besoin de la mobilisation de l'ensemble de ses enfants d'ici et d'ailleurs, quelle que soit leur couleur politique; il y a des moments forts dans la vie d'une nation qui font que ses enfants doivent regarder tous ensemble dans la même direction, et se mobiliser autour d'une vision, d'un projet. Qu'ils soient aux commandes du gouvernail Algérie ou dans l'opposition, ils doivent tous comprendre que le désir d'avenir est très grand chez ce peuple ô combien héroïque! Un peuple qui est attaché plus que jamais à la stabilité de son pays et de ses institutions régaliennes, cette stabilité qui est la ligne rouge qu'il ne faut pas franchir...