Lors de sa première sortie médiatique sous le cachet de leader du Front pour la jeunesse et le développement (FJD), un parti d'«opposition» qui attend son agrément, Abdallah Djaballah, ex-fondateur des partis islamistes Ennahda et El Islah, a exprimé son rejet sur la méthode qui caractérise les réformes opérées actuellement. Par ailleurs, le leader du FJD n'a pas caché son souhait de voir les pouvoirs publics cesser toutes poursuites envers tout Algérien ayant commis des erreurs politiques dans le passé, afin, dit-il, que «tout un chacun recouvre ses droits à la citoyenneté loin de toute politique de règlements de comptes et de vengeance. D'où ne pourront découler que révoltes et agitations». Evoquant le processus des réformes en cours en Algérie, le leader du FJD critiquera ouvertement la manière dont a été mené le processus des réformes dans sa première étape, à savoir les consultations politiques qui se sont déroulées au niveau de la présidence de la République en juin dernier. C'est ainsi qu'il dira : «La méthode la plus fiable serait d'organiser une large consultation entre toutes les forces politiques du pays, car la méthode de consultation en place est complètement en contradiction avec la manière dont sont mises en place les constitutions modernes. Ce qui se fait actuellement en Algérie n'est pas la voie la plus effective pour opérer des réformes.» Restant dans le sillage des réformes, le conférencier avouera que celles-ci s'imposent d'elles-mêmes aujourd'hui en Algérie, «mais elles doivent répondre à deux critères primordiaux : qu'elles émanent (les réformes) d'hommes intègres qui croient en le changement loin de toute idée totalitariste, en plus de l'existence d'idées réformatrices avec tous les aspects que l'entreprise véhiculera sur les plans d'une nouvelle Constitution et de toutes les lois qui l'entoureront». Ceci loin des pratiques qui ont caractérisé la démocratie en Algérie depuis son avènement en 1990, qui consistent en le seul fait de «se maintenir le plus longtemps au pouvoir», a-t-il indiqué. «L'Algérie est menacée dans ses fondements» «Les réformes s'imposent en Algérie, il faut que l'Etat les mène dans leur profondeur et leur globalité avant qu'il ne soit trop tard et qu'elles ne soient imposées par la rue avec toute l'anarchie qui en découlera», clame Djaballah. Revenant au principe démocratique sur lequel repose la nation algérienne, le leader du FJD n'a pas manqué de critiquer l'état des lieux qui prévaut aujourd'hui. Il avouera que «l'Algérie est menacée dans ses fondements, les principes démocratiques restent inexistants, la justice sociale absente et la dimension islamique n'a plus droit de cité, ce qui nécessite l'arrivée d'une force politique qui militera pour la réinstauration de ces valeurs consacrées la veille de l'avènement de notre révolution'. Et d'ajouter : «Notre parti arrive à point nommé. Nous sommes une force politique fiable ouverte à tout Algérien et toute Algérienne ! Nous ne sommes pas un numéro politique, mais nous sommes l'espoir qu'attendent les Algériens, afin de renforcer la nation algérienne. Notre mission se fixe deux axes, protéger la nation des campagnes de déstabilisation qui émanent de l'étranger et assurer le développement global du pays dans tous les secteurs d'activité», ajoute le conférencier. Concernant la crise libyenne, Djaballah aurait aimé que les autorités algériennes traitent le dossier autrement, sans pour autant oublier d'exprimer toute son opposition à l'invasion de la Libye, avant d'avouer que «la sécurité et la stabilité en territoire libyen reviennent en partie à l'Algérie et vice-versa». A la fin, Djaballah n'a pas omis d'exprimer son entière solidarité avec le peuple syrien en condamnant la manière dont est traitée sa révolution.