La pluie met fin à la polémique et aux tâtonnements dans la gestion de l'eau. Tout a commencé par une annonce alarmiste du rationnement de l'eau potable. Puis, ce fut le démenti formel du ministère des Ressources en eau et, ensuite, la suspension de l'alimentation de la capitale depuis le barrage de Taksebt. Arrivent enfin les pluies pour mettre un terme à la cascade de ratages en matière de gestion de l'eau dans la wilaya de Tizi Ouzou. Depuis 48h, le niveau du barrage augmente faisant dissiper l'angoisse et la peur semées par ces annonces alarmistes. Les populations se réjouissent de ces averses. Mais, de l'autre côté, la promptitude à annoncer la montée du niveau des barrages n'est pas du tout la même que celle qui a prévalu à l'annonce du rationnement. En effet, depuis deux jours, les conditions météorologiques ont mis fin à une polémique pour le moins dangereuse. D'aucuns estiment que la gestion de l'eau dans la wilaya de Tizi-Ouzou est des plus mauvaises. Les actions de protestation ne cessent de s'amplifier. Des villageois ferment quotidiennement des sièges de mairie, de daïras et de l'ADE pour crier leur colère. D'un autre point de vue, beaucoup estimaient que la gestion de l'eau ne doit en aucun cas répondre à des critères régionaux. La barrage de Taksebt se trouve sur le territoire de la République algérienne et sert à l'alimentation des Algériens. L'annonce d'un rationnement serait moins dangereuse pour la stabilité que celle de la suspension de l'alimentation en eau potable de la capitale par le barrage de Taksebt. Sur un autre registre, la gestion de l'eau dans la wilaya de Tizi Ouzou a toujours été un chapitre très difficile vu la nature géographique de la région. Trop escarpé, le relief est difficile à atteindre par les réseaux d'où les retards dans la réalisation des projets d'alimentation. Ces dernières années, bien que reliées aux réseaux, beaucoup de localités restent dépourvues d'eau potable. D'autres doivent attendre des semaines avant de voir quelques gouttes jaillir du robinet. La situation a provoqué des centaines d'actions de protestation l'été dernier à travers plusieurs communes. Les citoyens sont contraints de recourir à des actions violentes pour se faire entendre. Bizarrement, une ou plusieurs journées de fermetures des sièges de la mairie et autres, les responsables reviennent pour se mettre à la table du dialogue. Des réactions qui étonnent car ces derniers pouvaient écouter les doléances de leurs citoyens avant que la colère ne les gagne. Enfin, rappelons que même si les dernières pluies dissipent l'angoisse qui a succédé aux annonces des responsables du secteur, il n'en demeure pas moins que la situation ne connaîtra pas automatiquement une amélioration. Actuellement, beaucoup de villages subissent ce rationnement drastique. Toutes les trois semaines, certains villages de plusieurs communes comme Boudjima ont deux heures pour remplir leurs jerrycans. Faire le plein d'eau et se remettre à attendre. Ces citoyens se demandent d'ailleurs comment sera l'été en voyant leur situation en pleine saison des pluies.