Souffrance - C'est l'été. C'est la canicule. C'est le ramadan et l'eau est une denrée rare. Un calvaire. La saison estivale coïncide cette année avec le mois sacré du ramadan. Cette période, qui devait être synonyme de détente, se transforme en un véritable cauchemar pour les habitants d'un bon nombre de localités de la wilaya de Tizi Ouzou, qui, outre les chaleurs caniculaires, font face aux perpétuelles pénuries d'eau. Nous ne sommes pas encore sortis de l'auberge ! La réalité est aux antipodes des promesses des responsables de l'Algérienne des eaux et de la direction de l'hydraulique, qui annoncent des projets de réalisation, d'extension et de réfection des réseaux d'AEP en PEHD à coups de milliards. En effet, de nombreux villages à travers toute la wilaya crient leur soif. La wilaya de Tizi Ouzou, qui dispose de ressources d'eau, à l'image des barrages de Taksebt et sa proximité de Koudiet Acerdoun et des nombreux forages existant à travers les différentes localités de la wilaya, peine à assurer une alimentation régulière en eau potable à la population. Des actions de rue entreprises par les citoyens pour crier leur désarroi, sont au quotidien. Plusieurs localités dont Maâtkas, Souk El-Tenine, Ouadhias, Aït Abdelmoumène, Mechtras, Aghribs .... crient au manque de cette denrée rare et précieuse en ces longues journées caniculaires. Les habitants des villages d'Aït Abdelmoumène ne savent plus à quel saint se vouer. Dès le début du mois de mai, ils ont interpellé les services de l'ADE pour faire le nécessaire et assurer une alimentation régulière. A ce jour, rien n'a été entrepris pour soulager leur désarroi. La même situation prévaut dans la localité de Mâatkas, où les villageois de Berkouka ont entrepris des actions de protestation devant les sièges de la mairie et de la daïra et ont bloqué le chemin de wilaya 147 des jours durant pour réclamer l'eau dans leurs robinets qui sont à sec depuis plus de 3 mois. A quelques encablures de là, à Mechtras, Assi Youcef et à Tirmitine, Bouhinoun, Illiltene, Draâ El Mizan...le constat est amer : l'eau manque atrocement. Le problème, maintes fois soumis à l'attention des autorités, ne semble pas trouver d'oreille attentive. Si certains crient à la mauvaise gestion, d'autres aux chutes de tension électrique qui empêchent les pompes de tourner, les citoyens dénoncent une politique de deux poids deux mesures, les habitants vivent quotidiennement le calvaire, en cette période où les ruisseaux et les fontaines tarissent, et les ménages sont contraints de s'alimenter en citernes d'eau qui est parfois impropre à la consommation et surtout payées au prix fort. le raccordement au transfert de Taksebt, puis à celui de Koudiet Acerdoun, dans la wilaya de Bouira, n'est qu'illusion pour un bon nombre de localités qui continuent à souffrir affreusement de la soif. Quand l'eau ne vient pas à manquer complètement, c'est à une sorte de rationnement que sont soumises les populations. Cela arrive alors que le réseau d'alimentation connaisse d'importantes fuites à travers toutes les localités à en raison de sa vétusté.