Cette année, pour cette édition qui se tiendra du 29 mars au 17 avril, 43 films ont été sélectionnés, mêlant fictions et documentaires, longs et courts métrages, oeuvres contemporaines et classiques. «Avec cette 11e édition, le Panorama des cinémas du Maghreb et du Moyen-Orient inaugure une nouvelle décennie. Plus que jamais, en ces temps troublés brouillant parfois les horizons, le Panorama souhaite ouvrir des champs exceptionnellement larges. Les cinéastes - hommes et femmes du Maroc, d'Algérie, de Tunisie, de Palestine, du Liban, d'Egypte, de Syrie et des diasporas dans le monde - sont bien là, et ils font des films! Ce sont vers ces oeuvres novatrices et singulières que nos regards se tournent, pour découvrir des images qui résistent et s'inventent entre deux, voire plusieurs pays.» C'est avec ces mots que les organisateurs de cette manifestation expriment leur joie de présenter «soixante films de cette édition (qui) auront la capacité de transformer nos perceptions parfois caricaturales de la culture musulmane et arabe et sauront, cette année encore, nous donner à voir et à rêver la diversité de ces régions qui possèdent chacune une couleur si particulière» ajoute-t-on. Aussi, pour parler de ce courage au cinéma, l'on a choisi cette année de se focaliser sur un cinéma nécessaire, voire utile et engagé, celui de la création palestinienne et ce, à travers 17 films et la présence de celle qui a incarné la Palestine en Europe pendant un quart de siècle, l'ex-ambassadrice de la Palestine auprès de l'Union européenne, Leïla Shahid, qui viendra lire Genet et Chatila au Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis. L'ouverture qui aura lieu le 29 mars sera marquée par la projection du Good luck Algeria de Farid Bentoumi et ce, en avant-première. C'est l'histoire de Sam et Stéphane, deux amis d'enfance qui conçoivent avec passion des skis, haut de gamme. Soumise à une rude concurrence, leur entreprise est en péril. Pour la sauver, ils se lancent dans un pari fou: qualifier Sam aux Jeux olympiques d'hiver sous la bannière du pays d'origine de son père, l'Algérie. Au-delà de l'exploit sportif, ce défi improbable va pousser Sam à renouer avec ses racines. Ce film est inspiré de l'histoire vraie du frère du réalisateur. «Quand mon frère a décidé de faire les JO, mon père a fabriqué des drapeaux, fait un gâteau aux couleurs de l'Algérie et a loué un bus pour qu'on le suive! C'était une aventure familiale énorme. C'est un film entre la France et l'Algérie, mais l'histoire familiale au coeur, cette histoire de transmission, est universelle.» explique le réalisateur. Farid Bentoumi. La soirée de clôture verra pour sa part la projection de Maintenant ils peuvent venir de Salem Brahimi, d'après le livre d'Arezki Mellal disponible aux éditions Barzakh Ndlr). Le film évoque le début de l'horreur islamiste à la fin des années 1980, avec comme acteurs principaux, Rachida Brakni et Amazigh Kateb. Le focus sur la Palestine a sélectionné 17 films entre fictions et documentaires inédits, en avant-première. Mais aussi des films plus anciens, représentatifs d'un cinéma étonnant, complexe, poétique, décalé parfois, riche de toutes les composantes qui font le peuple palestinien. Deux d'entre eux seront présentés par leurs réalisateurs: Dégradé de Tarzan Nasser & Arab Nasser et Hope in the bottle de Haïcha Ladrouz. En écho à cette programmation, les cinéastes Simone Bitton et Tamara Erde offriront leurs ́ ́Regards croisés ́ ́ sur la situation israélo-palestinienne, peut -on lire encore sur le dossier de presse. Parmi les anciens films, on citera Le sel de la mer de Anemarie Jacir et Intervention divine de Elia Suleiman, AMerrika de Cherien Dabis ou encore A word not ours de Mahdi Fleifel. Le Panorama des cinémas du Maghreb et du Moyen-Orient rappelle que cette année 43 films ont été sélectionnés, en mêlant fictions et documentaires, longs et courts métrages, oeuvres contemporaines et classiques en «ressortie» «film patrimoine», afin de permettre au plus grand nombre de découvrir l'actualité des cinématographies du Maghreb et du Moyen-Orient et les multiples facettes de ces productions en pleine effervescence. Des débats auront lieu à l'issue de chaque projection avec les cinéastes, comédiens et producteurs invités. Outre les films Nojoom de la Yéménite Khadija Al Salami ou encore Decor de l'Egyptien Ahmad Abdallah, l'Algérie sera présente avec le très beau documentaire 10949 Femmes de Nassima Guessoum, mais aussi avec le récent documentaire qui vient de sortir en France, après avoir glané plusieurs prix, Dans ma tête un rond-point de Hassen Ferhani. L'Algérie sera également représentée dans la catégorie court métrage enfin avec le film La Vague (L'Muja) de Omar Belkacemi. Le festival attribue en outre carte blanche au Festival Cinébanlieue ou l'on discerne Pitchoune de Reda Kateb. Bref, que de bons films en perspective. Alors si vous êtes dans les parages n'hésitez pas à pousser la porte du cinéma l'Ecran mais pas que!