Amine Mazouzi a révélé sa stratégie pour permettre à l'entreprise qu'il dirige de continuer sa croissance et éviter de recourir à l'endettement étranger: l'amélioration des taux de récupération des gisements de Hassi Messaoud et de Hassi R'mel et l'optimisation des coûts. Tout un défi... Comment sauver le «soldat» Sonatrach? Son P-DG Amine Mazouzi a donné des éléments de réponses lors du 6ème Salon international des fournisseurs de produits et services pétroliers et gaziers Napec qui s'est tenu du 8 au 11 mars à l'hôtel Hilton d'Alger. Et de facto, il annonce que malgré la crise pétrolière qui sévit, la Sonatrach ne réduira pas ses investissements. «Sonatrach va continuer à financer l'ensemble de ses projets prévus pour cette année et les années suivantes», a-t-il soutenu. Un suicide économique? Pas du tout! M.Mazouzi a révélé sa stratégie pour permettre à l'entreprise qu'il dirige de continuer sa croissance et éviter de recourir à l'endettement étranger: l'amélioration des taux de récupération des gisements de Hassi Messaoud et de Hassi R'mel et l'optimisation des coûts. «Sonatrach a les moyens de financer tous ses projets en dépit des plans d'austérité induits par la chute des cours du pétrole», a-t-il insisté en affirmant que le recours au financement étranger évoqué par la tutelle n'est qu'une proposition. «On ne sera pas dans l'obligation de le solliciter», a-t-il précisé en laissant entendre que les prévisions étaient bonnes. D'ailleurs, Sonatrach prévoit une hausse de sa production en hydrocarbures qui sera autour de 224 millions TEP d'ici 2019. Même l'année 2016 sera positive en matière de production. «Une hausse assez importante de la production d'hydrocarbures est prévue. Elle s'est déjà fait ressentir avec les résultats obtenus à fin février où les objectifs de production ont été atteints à 100%», a fait savoir le P-DG de Sonatrach. Toutefois, la stratégie du pétrolier algérien pour ce faire, ne se base pas que sur ses investissements nationaux. Sonatrach a les yeux aussi rivés sur l'international pour pouvoir rivaliser avec les mastodontes du secteur. A ce sujet, il assure que les projets à l'international avancent très bien. Le seul couac se trouve chez nos pays voisins. «Nos blocs d'exploration et d'exploitation à l'international progressent, sauf chez nos pays voisins, où l'ensemble des opérateurs sont suspendus», se désole-t-il. Toutefois, il soutient que ces «désagréments» sont dus à la situation sécuritaire dans la région. Il faut rappeler qu'au niveau régional, Sonatrach est présente à travers sa filiale Sonatrach Petroleum Exploration & Production (Sipex), dans trois blocs d'exploitation en Libye, six au Mali, dans un gisement off shore dans le golfe de Gabès (Tunisie) et dans d'autres au Niger et en Mauritanie. C'est-à-dire dans les endroits les plus «chauds» sécuritairement parlant dans la région. Elle est aussi présente dans des pays non moins dangereux où elle mène des activités d'exploitation off shore en Egypte et des activités en Irak et au Yémen. Mais heureusement, son déploiement international est diversifié. Elle a une dizaine de projets en Europe, en Amérique du Nord et en Afrique. Sonatrach s'est engagée dans la production du GPL, gaz et condensat et GPL, au Pérou ainsi que dans un projet off shore au Brésil. Des investissements qui paraissent «petits» mais qui pèseront fortement dans la balance en ces moments de crise où le pétrole fait des siennes. Voilà donc un petit aperçu de la «tactique Mazouzi». Tout un défi...