En raison des fortes pluies, qui persistent encore, le quotidien des habitants de la basse Kabylie reste malmené par des désagréments à la pelle. Les pluies, qui se sont abattues depuis cinq jours sur la région de basse Kabylie, ont mis à nu de nombreuses faiblesses au niveau des réalisations publiques, qui se sont avérées fragiles et mal conçues, illustrant toute les approximation dont ont fait preuve les bâtisseurs. Le cas des logements sociaux réalisés à Sid Ali Labhar, le grand quartier périphérique de la ville de Béjaïa, est assez significatif en la matière. Depuis deux jours, les habitants de ces logements vivent un calvaire, qui ne peut trouver de solutions qu'à travers de gros travaux que l'Opgi tarde à entreprendre, en dépit d'incessants appels faits par les occupants. Ces trois derniers jours, des désagréments il y en a eu à la pelle. De nombreux éboulements et inondations sont signalés ici et là sur les axes routiers de la wilaya. Presqu'aucune route nationale ou chemin de wilaya n'est épargné. En dépit du mauvais temps, la direction des travaux publics, les subdivisions à travers les daïras et les services communaux ont mobilisé leurs équipes pour nettoyer et dégager les gravats charriés par les eaux pluviales. Hier, en fin de journée, la RN12 est restée coupée à la circulation dans les deux sens à l'entrée d'El Kseur. L'oued Soummam est sorti de son lit comme à chaque grande crue, inondant cet important axe routier. La même situation est en vigueur au niveau de la RN9 coupée dans un sens à l'entrée est de Béjaïa. Il faudra faire attention à la décrue pour que ces deux axes routiers reprennent du service. En d'autres termes, cela ne se produira qu'à partir de demain car les services météorologiques annoncent la persistance du mauvais temps durant les prochaines 48 heures. En dépit des différentes interventions des parties concernées, des insuffisances persistent. Des fossés bétonnés réalisés récemment, obstrués à différents endroits, n'ont pu dégager les eaux vers les ouvrages d'art qui, eux aussi, sont complètement bouchés. Tandis que tous les chefs-lieux des villes ont été envahis par la boue et des détritus divers, perturbant même les déplacements à pied. Ils se sont transformés en marécages. Dans de nombreuses agglomérations, la circulation automobile a été perturbée à cause des flaques d'eau, des nids-de-poule et autres crevasses aggravées par les pluies. Le laxisme des entreprises réalisatrices aussi bien des réseaux d'eau potable, de gaz naturel que des autres conduites d'assainissement ou encore de fibre optique y est pour beaucoup dans ce constat. De nombreux carrefours ont regorgé d'eau parce que les avaloirs n'ont pas pu supporter les énormes quantités de pluies tombées ces derniers jours. Il est à signaler les efforts entrepris par les municipalités des régions montagneuses, qui ont pris leurs devants en dégageant la neige avant même qu'elle ne bloque les axes routiers qui mènent aux villages situés en haute altitude. Mais la pression sur la bonbonne de gaz commence à se faire sentir par endroits en raison de la fermeture des axes routiers, empêchant les livraisons. Même si la situation n'est pas aussi alarmante que les années précédentes, le risque demeure présent d'autant plus que le mauvais temps persistera encore pendant deux jours. A noter enfin l'accident de circulation qui s'est produit avant-hier soir à Taskeriout faisant un mort et quatre blessés. Le manque de visibilité a provoqué une collision entre deux véhicules légers, indiquent les services de la Protection civile, fortement sollicités pour des infiltrations d'eau dans les habitations.