De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani Les pluies diluviennes qui se sont abattues sur la région de Annaba ces trois derniers jours ont causé des dégâts, quelque peu ralenti la circulation sur les principaux axes routiers et bloqué certaines routes secondaires (chemins de wilaya et vicinaux). Selon la station météorologique de l'aéroport Rabah Bitat, il a plu 44 millimètres en 24 heures, ce qui dépasse largement la moyenne de tout le mois d'avril qui est de 50 mm. «Cela n'est pas arrivé depuis 5 ans, ce qui a donné lieu à des désagréments et pourrait éventuellement causer des dégâts aux cultures, particulièrement les champs de céréales», nous a-t-on affirmé. De part et d'autre de la RN16, pénétrante est de la ville de Annaba, les cultures maraîchères, qui s'étendent à perte de vue, sont inondées. La pluie continue toujours de tomber et des averses sont toujours à craindre selon les services de la météo, qui prévoient également des vents assez violents. Le mauvais temps persistera jusqu'à aujourd'hui pour laisser place à une éclaircie en fin d'après-midi. En ville, ce sont surtout (comme cela a toujours été le cas) les quartiers et cités situés en dessous du niveau de la mer qui sont les plus touchés. A La Colonne, les eaux de pluie qui ont stagné, faute d'évacuation, se sont infiltrées dans les vieilles maisons dont les habitants ont dû faire appel aux services de la Protection civile pour leur porter aide et assistance. Camions, motopompes et autres engins ont été nécessaires pour évacuer l'eau ; les agents de la Protection civile sollicités de toutes parts répondent à tous les appels et font de leur mieux pour aider la population. A la Cité Auzas, la situation est identique, l'eau a entièrement inondé les ruelles et contraint les piétons à se déchausser et retrousser leurs pantalons pour pouvoir passer. Les avaloirs, obstrués par les détritus et les ordures ménagères, fonctionnent par à-coups, évacuant difficilement ces quantités impressionnantes d'eau de pluie qui se sont accumulées durant trois jours. Comme à leur habitude, les habitants du quartier s'entraident et la solidarité joue pour affronter, encore une fois, la situation, tout en espérant que celle-ci s'améliorera. Il faut dire que dans ces quartiers le phénomène persiste malgré les dispositions prises par les services de l'assainissement et de l'hydraulique. Stations de relevage, renouvellement et redimensionnement du réseau d'évacuation des eaux, entretien périodique des avaloirs et autres dispositifs n'en sont pas venus à bout. Actuellement, les travaux sont concentrés du côté de la plaine Ouest qui souffre énormément de ces inondations. On y travaille jour et nuit pour remplacer les conduites endommagées par de nouvelles dont le diamètre avoisine les 2 mètres.