Des dirigeants du mouvement islamiste palestinien Hamas ont quitté hier la bande de Ghaza pour l'Egypte, pays avec lequel les relations se sont détériorées depuis la destitution par l'armée du président islamiste égyptien Mohamed Morsi en 2013. Mahmoud Zahar, Khalil al-Haya, Imad al-Alami et Nizar Awadallah, tous des cadres du bureau politique du Hamas qui contrôle la bande de Ghaza, ont traversé dans l'après-midi le terminal de Rafah, qui relie la petite enclave palestinienne au Sinaï égyptien, selon des sources de sécurité. L'Egypte, qui contrôle à Rafah l'unique passage pour la bande de Ghaza hormis ceux aux mains d'Israël, impose un quasi-blocus avec une zone tampon frontalière. Les dirigeants du Hamas doivent évoquer au Caire avec les chefs des services du renseignement égyptien l'état des relations entre les deux parties, selon des sources concordantes. Le Hamas est issu des Frères musulmans, puissante confrérie égyptienne désormais réprimée dans le sang par le pouvoir d'Abdel Fattah al-Sissi, l'ex-chef de l'armée qui a destitué M.Morsi, lui-même un membre des Frères musulmans. Il y a une semaine, l'Egypte a accusé le Hamas d'être impliqué, avec les Frères musulmans, dans l'attentat à la voiture piégée qui a coûté la vie en juin 2015 au Caire à son Procureur général Hicham Barakat. Le ministre égyptien de l'Intérieur Magdy Abdel Ghaffar a assuré que des membres des Frères musulmans avaient «avoué» avoir participé à un «complot sur ordre des Frères musulmans en étroite coordination avec le Hamas». Le Hamas a dénoncé des «accusations fausses».