Le ministre, mettant en relief la détermination de l'Etat à poursuivre son combat contre ce fléau, précise que cela se fera grâce à la mobilisation des forces de sécurité et des populations. En marge à sa participation à la cérémonie de la sortie de la première promotion d'inspectrices de police organisée, hier à Aïn Bénian, le ministre de l'Intérieur, Noredine Yazid Zerhouni a confirmé qu'il existe «deux à trois douzaines de terroristes encore actifs affiliés au GIA bien que le groupe soit aujourd'hui «pratiquement fini». Répondant aux questions des journalistes à propos de «l'actualité sécuritaire», le ministre a brossé un tableau optimiste de la sécurité intérieure, «une nette amélioration sur tous les plans», a-t-il ajouté, tout en concédant que «le Gspc reste encore actif» au Centre et à l'Est, bien que très réduit. En fait, le ministre ne fait que confirmer le dernier communiqué diffusé par l'APS et qui faisait état du démantèlement quasi-total du GIA, après l'élimination des deux chefs qui se sont succédé à la tête du groupe islamique armé, après l'exécution par ses rivaux de Ouakali Rachid dit «Abderrachid Abou Tourab». Ces deux chefs du GIA étaient le nommé Boudiaf Noureddine alias «Noureddine RPG», ou encore «Hakim» arrêté par les services de sécurité et Chaâbane Younès, dit «Lyès» abattu le 1er décembre 2004 au niveau de la ville de Chlef, ainsi que son accompagnateur, Benziane Mohamed, dit «Abou Bakr», capturé vivant et l'arme à la main. Les services de sécurité avaient indiqué au début de l'année 2005, que toute l'opération qui avait mené à l'arrestation et à la mort d'une vingtaine de terroristes du GIA, dont des chefs, avait débuté le 5 novembre 2004, avec la neutralisation, à Bab Ezzouar, du terroriste Guechniti Redouane, alias «Chouaïb, Mossaâb et El Hadj», l'un des principaux activistes de l'organisation. Le prolongement de l'enquête, disait un communiqué du ministère de l'Intérieur et daté le 3 janvier 2005, a abouti à l'arrestation «d'une douzaine d'éléments de soutien et d'autres terroristes non recherchés, activant dans la capitale et sa périphérie et tous les lieux de leur refuge ont été investis par les officiers de la police judiciaire et scellés par la justice». Les faits nouveaux de cette poussée sécuritaire se situent à plusieurs niveaux. Premièrement, avec une trentaine de terroristes, le GIA reste encore actif et dangereux pour les populations civiles qu'il cible particulièrement. Deuxièmement, il y a à relever que le GIA se déplace du Centre à l'Ouest (Chlef et sa périphérie) avec les risques que cela induit : activant dans le pourtour de l'Ouarsenis, c'est-à-dire dans des zones enclavées et très pauvres, le GIA peut se permettre de nouvelles recrues. Si l'on prend en ligne de compte qu'au lendemain de la neutralisation d'Antar Zouabri, survenue à Boufarik, le 8 février 2002, on estimait à seulement une vingtaine les derniers irréductibles encore opérationnels. Depuis lors, au moins deux cent membres affiliés au groupe ont été tués, c'est-à-dire que le GIA recrutait régulièrement. Autre fait d'évidence, c'est la poursuite des actes terroristes ciblés par le Gspc. le groupe mené actuellement par Abdelmalek Deroukdel, dit Abou Mossaâb Abdelwadoud, garde toujours le cap sur la violence armée. Décapité à la fin de l'été 2004, avec la mort, lors d'une embuscade tendue par un détachement militaire sur les hauteurs d'El Kseur, à Béjaïa, de ses deux principaux chefs, l'émir national Nabil Sahraoui dit Abou Ibrahim Mustapha, et le chef militaire Abi Abdelaziz, dit Okacha El Para, et amoindri par la «disparition mystérieuse» de son ancien chef, Hassan Hattab, et la capture, au Tibesti tchadien, d'Amari Saïfi dit Abderezzak le Para, le Gspc a néanmoins continué à mener le combat et à s'illustrer par plusieurs attentats particulièrement sanglants. Il y a quelques semaines, aussi bien le ministre de l'Intérieur, Noredine Yazid Zerhouni, que le directeur général de la Sûreté nationale, Ali Tounsi, estimaient les terroristes encore actifs à quelque 350 à 500 éléments.