La société s'est investie pleinement dans le recyclage du papier. A Tonic c'est l'emballement. Pleine de tonus, l'entreprise spécialisée dans la fabrication de l'emballage- de toutes sortes- et dont le chiffre d'affaires pour l'année 2004 a atteint les 17 milliards de dinars, entend augmenter ses capacités de production pour envahir totalement le marché national qui lui est acquis, depuis quelques années déjà. Et c'est dans cette optique justement, que les responsables de Tonic entendent, dans les prochains mois, investir dans le sac à papier pour lutter à leur façon contre la propagation inquiétante du sachet noir en plastique. Il est notamment question de mettre sur le marché des sacs en papier qui seront cédés, soit au même prix que le sachet noir, soit gratuitement à condition, précise, le P-DG de l'entreprise, Abdelghani Djerrar, que la matière première ne soit pas importée. Il a indiqué, par ailleurs, que Tonic est seule en Afrique à avoir les droits de Walt Disney pour s'offrir un véritable coup d'éclat. Jeudi 13 janvier, au terme de la visite au complexe de la société, à Bou Ismaïl dans la wilaya de Tipaza, à une quarantaine de kilomètres d'Alger, de la ministre finlandaise du Commerce et du Développement et en l'absence de Noureddine Boukrouh, le ministre du Commerce, M.Djerrar a animé un point de presse durant lequel il a esquissé, chiffres à l'appui, les défis que son entreprise entend relever dans les mois à venir. Il a notamment parlé du projet intitulé «Ouate industrie» de la mise en service en septembre prochain, de deux usines d'une très haute technologie avec à la clé quelque 2000 emplois qui seront systématiquement créés s'ajoutant aux 3500 travailleurs que compte Tonic. Le coût d'investissement est de 40 millions d'euros selon un cadre de la société. Le projet en question, implanté sur une superficie de 25 hectares, prévoit la création, dans un premier temps, d'une première usine qui fabriquera entre autres le papier mouchoir, les nappes, le papier hygiénique... La production prévue à hauteur de 400 tonnes/ jour, se fait à base d'un papier recyclé à 100%. La deuxième ligne, elle, touchera d'autres types de papier et d'emballage (papier Kraft, Test Liner, Fluting, White Top) avec pour sa part un niveau de 80 tonnes/jour. Pour les besoins en ressources hydrauliques, les responsables de Tonic ont érigé une station pour le traitement des eaux usées et une autre pour le dessalement de l'eau de mer: «L'Algérienne des eaux était dans l'incapacité de nous fournir les 5000m3/jour que nous avons demandés», explique M.Djerrar. De là, se dessine la politique de récupération et de recyclage du papier que les responsables de Tonic souhaitent étendre à travers un réseau national qui touchera, au début, l'ensemble des grandes métropoles. Tonic dont la capacité de production annuelle est de 147.000 t, table, pour augmenter ce chiffre, sur la mise en place de machines de recyclage - les bennes tasseuses. En outre, M.Djerrar a émis le voeu que les institutions telles que l'Andi et la Caisse nationale de chômage s'impliquent dans ce créneau en facilitant l'acquisition du matériel en question en faveur des jeunes chômeurs. Il assure que l'ensemble du papier recyclé sera acheté totalement par Tonic. Le but final est, renchérit M.Djerrar, de mettre sur pied un vaste réseau de recyclage visant à produire 220.000 tonnes/an avec une augmentation du taux national de 10%, actuellement à 38%. La ministre finlandaise, Paula Lethomoäski, en visitant l'ensemble des unités de Tonic, en compagnie de nombreux hommes d'affaires finlandais, a expliqué les prouesses de Tonic comme étant le fruit, entre autres, de la coopération algéro-finlandaise. Elle a affirmé sans en préciser la nature, que des accords de partenariat entre les opérateurs de son pays et Tonic sont prévus. Il faut préciser enfin que l'ensemble de l'équipement de Tonic a été fourni par la société finlandaise et leader mondial Metso.