Sa mission est de travailler avec les patrons du groupe Tonic, de faire en sorte que 30% des recettes reviennent à la Badr. Les patrons de Tonic désigneront dans quelques jours un responsable pour prendre la gestion du groupe. C'est ce que nous a affirmé, hier, le chargé de la communication de Tonic Emballage, Hamid Rabahi. Notons qu'une semaine après l'incarcération du président-directeur général de Tonic Emballage, Abdelghani Djerrar, auquel il est reproché de n'avoir pas «respecté l'échéance de remboursement» des dettes qu'il a contractées auprès de la Badr, et d'avoir bénéficié de «crédits sans garanties suffisantes», un administrateur judiciaire, en la personne de Daoudi, ancien P-DG de la BDL, a été désigné à la tête de Tonic Emballage. Sa mission, précisera notre source, est de travailler avec les patrons du groupe Tonic, de contrôler les recettes et de faire en sorte que 30% de ces dernières reviennent à la Badr. Le ministre des Finances, Mourad Medelci, a précisé récemment que l'administrateur en question est un «haut cadre, crédité de compétence». Selon le chargé de la communication de Tonic Emballage, Abdelghani Djerrar a été désigné pour sa part en tant que séquestre judiciaire en 2005, au début du conflit entre le groupe et la banque, alors qu'il était sous contrôle judiciaire. Sa mission était d'assurer le remboursement des crédits. Il nous a indiqué que Abdelghani Djerrar est de formation juridique. Il a été interpellé, selon M.Rabahi, deux jours après être «convenu avec la banque le remboursement d'une somme de 11 milliards de dinars». Pour rappel, la Badr a octroyé à Tonic Emballage entre 1999 et 2005 des crédits s'élevant à 65 milliards de dinars. Il faut noter que la Badr rencontrait des difficultés pour le recouvrement de créances avec différentes entreprises et groupes, entre autres Tonic Emballage. Durant l'année 2005 et suite à des difficultés financières découlant de la suspension de sa ligne de crédit par la banque accompagnatrice, Badr, Tonic Emballage avait préparé un business plan qu'elle remettra à la banque et dans lequel elle demande le rééchelonnement de sa dette. Mais la Badr a campé sur ses positions et a exigé le recouvrement immédiat de ses créances. Pour se défendre, Tonic Emballage avait mis en avant sa solvabilité bancaire et ses garanties fournies à la banque qui s'élèvent à 87 milliards de dinars contre des crédits d'un montant de 65 milliards de dinars, soit des engagements de l'ordre de 130%. S'ensuit le dépôt d'une plainte sans que la Badr ferme les voies d'un règlement à l'amiable. Le patron de Tonic a été donc emprisonné au moment où il s'apprêtait à mettre en service une nouvelle unité de production présentée comme importante, dotée d'une technologie moderne. Prévue pour le 10 mai, l'ouverture de cette usine sous le nom de «Watania» (un nom choisi par le père et ancien moudjahid Djerrar), a été reportée à une date ultérieure, avant la fin de ce mois, rassure M.Rabahi. Cette usine de fabrication de papier ondulé, construite avec les seules recettes de Tonic, devrait produire 145.000 tonnes/an. Elle permettrait, également, d'engendrer entre 600 et 700 postes d'emploi permanents. L'effectif chez Tonic atteindra les 6000 employés, avec le lancement de cette usine. «L'usine en question peut couvrir 70% du marché local du papier ondulé», révélera M.Rabahi avant de poursuivre que ce papier, qui sert pour l'emballage des produits de l'industrie agroalimentaire, est du type le plus importé dans notre pays. La facture de l'importation du papier s'élève à 400 millions de dollars par an. Tonic, qui couvre actuellement 40% des besoins du marché en termes de produits d'emballage, assure à 100% les besoins pour certains produits, comme les sacs shopping et les gobelets. Avec le lancement de cette usine, les recettes du groupe augmenteront progressivement, selon notre interlocuteur qui a affirmé que l'usine de fabrication de papier genre tissu, actuellement fonctionnelle, accumule, pour elle seule, un chiffre d'affaires de 15 millions d'euros par an.