Mea culpa. Les dernières précipitations enregistrées au cours de ce mois de mars ont été généreuses. Le ministère des Ressources en eau l'a confirmé hier. Il nous apprend que la moyenne nationale du taux de remplissage des barrages a atteint 72,44%. Ce qui est rassurant après un hiver «sec» qui faisait craindre le pire. Nous avons tous été inquiets. Tous sauf le ministre en charge du secteur, Abdelhouahab Nouri. Il est resté stoïque jusqu'au bout. Il y a seulement un mois, le 27 février dernier, il déclarait, imperturbable, qu'il «est encore tôt pour parler de sécheresse car l'éventualité d'importantes précipitations dans les jours à venir permettrait d'éviter cette hypothèse». Force est de reconnaître qu'il avait raison d'attendre le mois de mars, réputé pour être un mois généralement pluvieux. Il doit savourer sa «victoire» sur les pessimistes que nous sommes. Il ne l'a pas «volée» car le tableau est globalement positif. Sur les 65 barrages en exploitation, 10 sont remplis à 100%, 8 à 90% et 9 ont dépassé 80%, précise le ministère. S'il ne dit rien sur les 38 restants, le département de Nouri dresse à la place une carte par région. Pour la région Ouest, le taux de remplissage est de 67,69%. Au Centre ce taux est de 71,27% tandis qu'à l'Est, il est de 81,50%. Comme pour mieux narguer l'adversité, le ministère précise qu'il faudra «s'attendre à un taux de remplissage encore plus conséquent durant les prochains jours, notamment en raison de la fonte des neiges». Ajoutons que la fonte des neiges a cet autre avantage d'alimenter les nappes phréatiques. Ces nappes que nous avons tendance à oublier alors que, dans un passé récent, elles alimentaient l'essentiel de nos besoins en eau. C'était avant les 40 nouveaux barrages réalisés ou en cours de travaux et prévus dans le programme du président Bouteflika. Ce point est d'importance car sans cette multiplication de barrages et qui plus est, interconnectés, qu'il pleuve ou pas cela aurait été du «pareil au même». Sans oublier les apports supplémentaires des stations de dessalement, des stations d'épuration, etc. Quant on compare tous ces grands travaux et ces équipements de la dernière décennie, au seul et unique pompage des nappes qui prévalait avant, on comprend mieux pourquoi il faudrait plus qu'une saison sans pluie pour décréter l'état de sécheresse. Ceci dit, nous sommes mieux nantis en matière d'eau, mais il serait plus responsable de maintenir en permanence les efforts de communication et de sensibilisation contre le gaspillage. D'autant qu'il n'est pas question de relever les tarifs de ce précieux liquide. C'est cette autre «victoire» que Nouri devra gagner!