La victime, le jeune Mehdi, a été dépouillée de ses vêtements avant d'être abandonnée dans la rue. Le tribunal criminel près la cour d'Alger a eu à se pencher sur une grave affaire d'homicide volontaire, avec préméditation, suivie de vol et de délit de fuite. Les évènements, terribles, remontent au 10 mai 2003, lorsque la victime, le jeune Mehdi A, qui rentrait chez lui après une dure journée de travail, a rencontré son assassin, B. Chafik, 26 ans. Celui-ci, comme il a pu être démontré lors de l'enquête, mais aussi selon ses propres aveux, a tendu une véritable «embuscade» à la victime, dans le but de la dépouiller de ses biens. Cela s'est passé à proximité d'un jardin public à Mohammadia, El-Harrach. Le tueur, qui semble avoir bien calculé son coup, mais aussi présumé de sa force physique, dépassant de loin celle de l'adolescent Mehdi, l'aurait étranglé avant de lui asséner un coup à la tête, l'étourdissant quelque peu. Loin de s'en tenir là, sourd aux suppliques de la victime, prête à lui laisser tout ce qu'il voulait, le criminel s'est acharné sur lui avec pas moins de cinq coups de couteau en plein coeur, prouvant par là qu'il y avait bel et bien volonté de tuer. La victime sera par la suite dépouillée de son survêtement et de ses «trainings», tous deux de grande marque, mais aussi de son téléphone portable, de ses papiers et d'une somme d'argent évaluée par sa famille à un peu plus de 3000 dinars. L'assassin, qui abandonnera sa victime dans la rue, à moitié nue, prendra la fuite pour ne tomber aux mains des policiers que six mois plus tard. Il finira par avouer cet odieux crime. Il convient de souligner que le tueur, chassé de chez lui, est un repris de justice notoire, puisqu'il a déjà fait de la prison à plusieurs reprises. Ce sont là des raisons suffisantes qui ont fait que le procureur général, dans son réquisitoire, a requis la perpétuité puisque beaucoup de présents, à commencer par la famille du défunt, se sont accordés à dire que B.Chafik constitue une véritable menace pour la société. La mère et les soeurs du défunt, au bord de l'hystérie, brandissaient un portrait du défunt, parti à la fleur de l'âge, alors qu'il avait un très bel avenir devant lui. Jeune sportif, évoluant en tant que gardien de but dans un club local, il travaillait normalement, et n'avait donc rien à voir avec les milieux de la délinquance, comme avait tenté de le faire accroire la défense de l'accusé. Celle-ci a également soutenu que l'accusé était sous l'effet de psychotropes. Cela semble pour le moins douteux, puisque dans son témoignage, B.Chafik a raconté par le menu détail cette nuit cauchemardesque. Le verdict finira quand même par tomber. 20 ans de réclusion criminelle plus une amende de 30 millions de centimes. Une peine que la famille juge «insuffisante» puisqu'il ne fait aucun doute qu'elle finira par être commuée à 12 ou 13 ans ce qui permettra à ce criminel de sortir à la fleur de l'âge sans que personne ne sache de quoi il pourrait encore être capable. Le procureur lui-même a interjeté appel. La famille, qui a l'intention d'en faire autant, souhaite qu'une peine exemplaire soit prononcée afin que ce genre de crime, aggravé par la cupidité et l'esprit d'impunité ne se reproduise plus. La lutte contre le crime et le grand banditisme passe aussi par là...