Cette année tout semble indiquer que bon nombre de citoyens feront l'impasse sur le mouton de l'Aïd El Kébir. A 48 heures de cette fête, les prix ne cessent de flamber dépassant parfois tout entendement. Une simple virée au niveau des marchés à bestiaux, formels ou informels, nous a permis de constater que des dizaines de potentiels acheteurs retournent bredouilles et préfèrent s'abattre sur quelques kilogrammes de viande et d'abats. Si les pauvres fonctionnaires ou tout au moins les honnêtes gens, n'accomplisent pas ce rituel et se trouvent dans l'obligation de renoncer à ce sacrifice, pour cause de prix exorbitants, il n'en demeure pas moins que les affairistes, les trabendistes et autres industriels s'offrent de beaux moutons pour eux ainsi que pour leur soutien pour services rendus. Aujourd'hui, comme à l'accoutumée, certaines personnes sans scrupules, «intermédiaires, maquignons à l'occasion, pseudo-commerçants » profitent de cette opportunité pour contrôler le marché et imposer leur diktat. Avec la somme de 2 millions de centimes, le pauvre consommateur ne pourrait s'offrir qu'un petit agneau ne dépassant guère les 15 à 18 kg. A Mostaganem, à l'instar des autres régions du pays, l'attrait du gain facile fait fi de la piété. Le renversement de nos valeurs civilisationnelles fait que certains fonctionnaires, cadres, responsables se transforment en maquignons à l'occasion, l'essentiel étant de s'enrichir et se remplir les poches, profitant de cette aubaine, l'aspect du rituel et de la piété est relégué au second plan. kQuand les âmes sont corrompues et les esprits détournés, le rituel de l'Aïd El Kébir a-t-il réllement le sens et la portée du sacrifice?