Amoins de 8 jours de la fête de l'Aïd El Kébir, le prix du mouton aux marchés à bestiaux, à l'instar des autres régions du pays, a atteint un seuil dépassant tout entendement. C'est ce que nous avons pu constater après une virée dans les marchés locaux de Debdaba approvisionnés en grande partie par les maquignons venus de différentes régions pastorales des Hauts-Plateaux. Des visiteurs, des curieux et aussi des acheteurs rencontrés sur place ne se font d'ailleurs aucune illusion sur la flambée des prix, cette année, tant la hausse de la viande fraîche enregistrée sur les étals des bouchers a atteint, depuis une année déjà, un niveau record (800 DA/kg pour la viande ovine). Les pouvoirs publics ne font rien pour intervenir Dans les marchés à bestiaux, le bélier sur pieds pesant entre 15 et 18 kg est cédé entre 23 000 et 26 000 DA. La déception des pères de famille est immense. Concernant cette flambée, les avis sont toutefois partagés sur l'origine du prix inabordable du mouton. Pour certains qui sont catégoriques, il ne s'agit ni plus ni moins que d'un circuit contrôlé par des maquignons et autres intermédiaires « sans foi ni loi » qui attendent cette opportunité pour imposer des prix exorbitants aux fins d'enrichissement. Par contre, plusieurs maquignons interrogés à ce sujet se défendent bien sûr d'être responsables de l'envolée des prix des bestiaux et justifient celle-ci par la cherté des aliments de bétail (foin, avoine, orge, son, etc.) et la sécheresse sévissant dans les régions à élevage intensif de cheptels. Mais d'autres voix s'élèvent aussi pour affirmer que les pouvoirs publics ne font rien pour intervenir afin de briser cette spirale inflationniste qui tend à perdurer, en important de l'étranger des cargaisons de moutons sur pieds pour équilibrer l'offre et la demande et faire baisser ainsi les prix. Ainsi, la majorité des pères de famille au revenu modeste vont devoir encore contracter des dettes pour ne pas rater la fête religieuse et apporter la joie à leurs enfants qui attendent cet unique événement de l'année pour se rassasier de viande devenue un luxe pour les bourses moyennes. Un autre phénomène est apparu ces dernières années à Béchar ; dans les marchés à bestiaux, on rencontre aussi des fonctionnaires et des enseignants qui se sont transformés en la circonstance en intermédiaires pour se livrer à cette activité lucrative devenue, selon les témoins dignes de foi, un véritable filon pour s'enrichir à moindre frais. Cependant, le dindon de la farce demeure, bien entendu, le simple salarié.