La Centrale syndicale adressera un message de reconnaissance à Ban Ki-moon qui rendra son rapport avant le 10 avril prochain. L'histoire va certainement retenir la date de célébration de l'Ugta le 1er Mai 2016, en Algérie. La raison? Selon son secrétaire général, Abdelmadjid Sidi Saïd, «pour la première fois dans l'histoire du monde, des festivités de cette journée seront exclusivement dédiées à la cause du peuple sahraoui par une Union des travailleurs d'un pays indépendant». M.Sidi Saïd, qui a fait cette déclaration hier, à l'occasion d'une rencontre avec l'ambassadeur de la République sahraouie et le secrétaire général des travailleurs sahraouis au siège de l'Ugta à Alger, a également déclaré que «la Centrale syndicale adressera une lettre au secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, pour lui exprimer son entière solidarité et adhésion au projet d'autodétermination du peuple sahraoui» et ce, précise Sidi Saïd, «avant le 10 avril où Ban Ki-moon va présenter son rapport général sur la situation dans le Sahara occidental devant le Conseil de sécurité». Selon le patron de la Centrale syndicale, une lettre similaire sera également adressée par le secrétaire général de l'Union des syndicats africains (USA). Revenant au programme des festivités que compte organiser l'Ugta à l'occasion du 1er Mai, Sidi Saïd, annoncera qu'à côté des festivités officielles qu'abritera la ville d'Oran pour cette année, de nombreuses autres activités auront lieu à travers le territoire national. Avant cela, Sidi Saïd, a annoncé aux journalistes nombreux, qu'une caravane d'aide humanitaire comportant des produits alimentaires et des médicaments sera acheminée vers les camps des réfugiés sahraouis à Tindouf avant la date du 1er mai. Cette caravane sera financée par les travailleurs algériens, fait savoir Sidi Saïd. Prenant la parole, le nouvel ambassadeur de la République sahraouie en Algérie, Boucheraya Bayoune exprimera sa satisfaction quant à cette initiative qui vient en réalité, selon lui, «confirmer une nouvelle fois, la solidarité et le soutien du peuple et du gouvernement algérien à l'endroit du peuple sahraoui» qui, dira l'ambassadeur, «n'oubliera jamais cela». Evoquant la situation au Sahara occidental, l'ambassadeur dira que désormais, «le Maroc a perdu toute crédibilité aux yeux du monde». Après la dernière visite de Ban Ki-moon dans la région et son constat qu'il a rendu public, le Maroc ne compte désormais qu'un seul allié, en l'occurrence, la France. A l'intention de cette dernière, l'ambassadeur envoiera un message fort, en l'invitant à revoir sa politique, car «en continuant à soutenir le Maroc, c'est en réalité, faire durer le calvaire des Sahraouis et la dilapidation de leurs biens et richesses par ce pays qui n'a aucune légitimité sur ce territoire». Pour rappel, le Maroc a prétendu sa souveraineté sur ce territoire au lendemain du départ des soldats espagnols en 1975. Depuis, le Maroc a occupé ce territoire, combattant tous les Sahraouis qui s'étaient opposés et avaient refusé cette occupation. Ces derniers, après l'échec de leur mouvement de libération en 1978, ont demandé refuge à l'Algérie qui leur a permis d'installer leurs camps à Tindouf, wilaya frontalière avec leur territoire national. Ainsi et depuis cette guerre de libération menée par la rébellion des Sahraouis, le Maroc a mis la main sur ce territoire aux richesses naturelles et halieutiques importantes. En parallèle à cela, le Royaume chérifien a mené toute une campagne auprès de nombreux pays du monde pour leur faire admettre sa souveraineté sur le Sahara occidental. Cette thèse au grand bonheur des Sahraouis, n'a pas été facilement vendue par le Maroc qui, d'ailleurs, n'a pu convaincre que quelques capitales, notamment la France qui, pour des raisons qu'elle seule et le Maroc connaissent. La France s'est toujours montrée solidaire avec le Maroc sur cette question, allant jusqu'à empêcher l'ONU de mener sereinement son travail sur ce sujet et reporter son examen concernant cette cause à maintes reprises. Néanmoins, il faut souligner que depuis la visite du secrétaire général de l'ONU, M.Ban Ki-moon au début du mois de mars dernier, beaucoup de choses ont changé. Ce dernier, soulignons-le, a reconnu après avoir visité les camps des Sahraouis à Tindouf, que ces réfugiés doivent retrouver leur territoire et accéder à leur droit à l'indépendance. Les déclarations de Ban Ki-moon, ont suscité un mouvement de soutien énorme auprès de beaucoup de pays qui d'ores et déjà appellent à l'organisation d'un référendum dans les territoires sahraouis occupés.