La solidarité de l'Algérie avec le peuple sahraoui sera vivement exprimée le 1er mai prochain. Pour la première fois depuis l'indépendance, la célébration de la Fête des travailleurs sera dédiée à la cause sahraouie. En recevant, hier, le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs sahraouis, Mohamed Cheikh Lahbib, et l'ambassadeur de la RASD en Algérie, Bucharaya Hamudi Sidina, le secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, a annoncé que cette Fête du travail sera celle de l'expression de la solidarité, des syndicalistes, des travailleurs et du peuple algérien avec le combat des Sahraouis pour leur droit à l'autodétermination. «Un seul mot et un seul slogan marqueront la célébration de la Fête des travailleurs cette année : solidarité avec le peuple sahraoui qui lutte pour sa liberté et son indépendance», a assuré Sidi Saïd, qui a ajouté que cette solidarité avec le peuple sahraoui «exprimera, avec conviction et profondeur, l'attachement séculaire et révolutionnaire de l'Algérie aux causes justes dans le monde». Abdelmadjid Sidi Saïd a parlé d'un devoir moral et légitime envers ce peuple voisin. Cette solidarité, précise-t-il, s'exprimera par une célébration officielle et nationale qui se tiendra à Oran. A cela s'ajoutera l'organisation d'une caravane de dizaines de camions qui achemineront des denrées alimentaires, des médicaments et des vêtements vers les camps de réfugiés sahraouis. Des rencontres et des actions de solidarité, pour la même cause, auront lieu dans les 48 wilayas du pays et au sein des entreprises publiques. Le secrétaire général de l'UGTA a assuré de la présence de nombreuses organisations syndicales africaines, arabes mais aussi européennes, des syndicats qui soutiennent le droit du peuple du Sahara occidental à l'autodétermination. «Nous allons également adresser une lettre mettant en avant la légitimité de la revendication de l'autodétermination du peuple sahraoui à l'Organisation de l'unité syndicale africaine (OUSA), avant le 10 avril. Le secrétaire général de cette organisation syndicale africaine va, de son côté, écrire au secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, pour lui affirmer le soutien des syndicats africains à la cause sahraouie et au droit des peuples à l'autodétermination. Cette lettre sera envoyée à la veille de la présentation, par le secrétaire général de l'ONU au Conseil de sécurité, d'un rapport sur la situation au Sahara occidental.» Une situation, faut-il le rappeler, qu'il a jugée «critique». Ban Ki-moon était clair en parlant de «situation d'occupation intenable». Cette action de solidarité a été lancée dans un contexte marqué par une violente campagne menée par les autorités marocaines contre le secrétaire général de l'ONU, depuis sa visite dans les territoires libérés du Sahara occidental et son appel à mettre fin à cette situation, à travers un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui sous l'égide de l'ONU. Lors de cette rencontre, l'ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) en Algérie a demandé à la communauté internationale à «faire pression sur le Maroc pour imposer la légalité internationale». Il souhaite ainsi que les déclarations de Ban Ki-moon soient suivies de «mesures concrètes» à même de permettre aux Sahraouis de recouvrer leur souveraineté et d'accéder à leur indépendance. Accusant le Maroc de saborder les négociations et de manœuvrer pour bloquer toute résolution en faveur de la cause sahraouie, l'ambassadeur réitère ainsi les menaces de reprendre les armes. En consacrant la Fête du 1er Mai à la cause sahraouie, l'UGTA donne une forme de réponse aux attaques multiples et régulières de responsables marocains contre l'Algérie.