Les délégués authentiques du mouvement des ârchs seraient en contact avec le gouvernement. Selon nos sources, les représentants des wilayas de Tizi Ouzou, de Béjaïa, de Bouira, de Boumerdès de Sétif et de Bordj Bou-Arréridj vont se manifester dans les prochains jours. La énième conférence de presse de Amokrane Amar où il déclarait: «Faut-il représenter quelqu'un pour organiser une conférence de presse au nom des ârchs?», a tiré la sonnette d'alarme au sein de vrais délégués pour repenser la stratégie adoptée jusque-là par le mouvement. La nouvelle option des ârchs est dictée par deux impératifs. D'abord, barrer la route aux représentants «taiwan» ensuite ne pas laisser le mouvement s'enliser davantage dans le pourrissement. L'option de la radicalisation, qui a plongé toute la région dans une paralysie économique et une dangereuse spirale d'insécurité, ne tient plus la route. Le ras-le-bol des citoyens dans le conflit qui n'a que trop duré dicte l'adoption d'une nouvelle stratégie. Ainsi vouloir fermer à tout prix les portes du dialogue signifierait des arrière-pensées politiques. Lesquelles pensées ont fourvoyé l'opinion de la Kabylie face à un pouvoir qui a très mal géré la crise. L'alternative du Chef du gouvernement a ouvert d'autres perspectives à même de trouver une issue consensuelle. La non-négociabilité de la plate-forme d'El-Kseur a été le préalable brandi par les ârchs depuis le début de la protesta en Kabylie et la participation au dialogue est conditionnée par la satisfaction des points inscrits dans cette plate-forme. Les termes dans lesquels a été formulés la proposition de Benflis laissent supposer que le préalable a été accepté par les autorités puisque l'ordre du jour de la rencontre prochaine a été présenté comme une réflexion sur les modalités d'application des revendications. Un argument de taille que comptent saisir et faire valoir les authentiques délégués sur le terrain face aux jusqu'au-boutistes qui agiteront sûrement le spectre de «traîtres» qui ont trahi le sang de victimes du printemps noir. Un signal fort a été donné par ces délégués qui considèrent qu' « il y a lieu de pousser en avant la réflexion afin d'explorer de nouvelles voies pouvant éviter au mouvement d'aller droit dans le mur », dans la mesure où ils affirment que «le dialogue franc, serein et sincère peut s'envisager». Des messages émanant de la Kabylie seraient adressés au gouvernement pour conforter la démarche de Benflis qui semble faire du chemin au sein de l'opinion locale, cela en plus des différents conclaves programmés pour envisager une solution à cette crise.