Le président du club blidéen fait montre d'une très grande ambition. L'Expression : L'USMB semble avoir retrouvé ses sensations avec cette victoire sur la JSK. M. Zahaf:C'est une victoire extrêmement importante. Il nous la fallait car elle va permettre au groupe de jouer désormais avec confiance. Si elle avait été battue, l'équipe serait entrée en crise. Aujourd'hui, je crois que le plus dur est passé pour l'USMB qui a, de plus, reconquis son public. Je pense que la phase retour sera nettement meilleure que celle de l'aller. Justement, l'USMB a-t-elle répondu à votre attente durant la phase aller? Oui, car pour ne rien vous cacher je ne m'attendais pas à ce qu'elle casse la baraque. Nous avions des objectifs modestes. Je pense que l'équipe a eu le comportement qu'il fallait. Cela a tout de même été difficile. Absolument. L'équipe a connu un départ des plus délicats. Il y avait une certaine cacophonie en son sein. Les joueurs n'arrivaient pas à se retrouver sur le terrain. C'était visible, il y avait problème. Il fallait le déceler et le résoudre, sinon l'USMB courait vers la catastrophe. Et pour vous, le problème c'était l'entraîneur Rachid Bouarrata? C'est tout de même lui, le capitaine du navire. Si vous vous rappelez, je vous avais vu avant le début de la saison. Je vous avais dit, que je mettrais les joueurs dans les meilleures conditions psychologiques, notamment financières, pour que le staff technique ne se soucie que de son travail. Or, malgré cela, on sentait que la solidarité de groupe n'existait pas. Que reprochiez-vous à Bouarrata? Certainement pas ses compétences en matière de connaissances du football, mais il a failli dans la gestion du groupe. Je me suis aperçu qu'il ne pouvait tenir en main les joueurs. Or, un entraîneur à qui l'effectif échappe est voué à l'échec. Il fallait mettre un terme à notre relation de travail, sans quoi, c'était l'avenir de l'USMB en division 1 qui était mis en danger. Avec Anghelescu, le Roumain, le problème a-t-il été résolu? Je vous laisse apprécier son bilan ; il n'a peut-être pas bien débuté, mais vers la fin du cycle aller, l'USMB s'est remarquablement reprise. Elle a été, l'une des meilleures formations de la fin de l'aller. Vous avez été le président de club qui a défrayé la chronique, durant cette trêve du championnat, avec le transfert de Tahraoui. Pouvez-vous nous en parler? Tout ce qui a été dit, à propos de ce transfert a été exagéré, notamment en matière de chiffres. Tahraoui n'a pas coûté la moitié de la somme qu'on a avancée et vous pouvez le vérifier auprès du président de l'ASO Medouar. Maintenant, que me reproche-t-on? D'avoir enlevé Tahraoui à la JSK? Ecoutez, le football est devenu une affaire de commerce et ce n'est pas Zahaf qui a commencé. Lorsque je suis devenu président de l'USMB, il y avait bien longtemps que la surenchère existait dans le milieu. De toutes les façons, cela se fait partout dans le monde. Mais pas au point d'enlever un joueur à un club qui le convoitait depuis longtemps. Vous faites bien de m'en parler. L'été dernier, avant que la saison ne débute, Moh Cherif Hannachi, le président de la JSK, était sur les traces de Zaoui et de Tahraoui de l'ASO. Mais il s'était heurté au refus du président Medouar qui demandait une grosse somme pour les libérer. Medouar m'avait alors contacté, pour me proposer les deux joueurs. Ayant appris ce contact par voie de presse, Hannachi m'avait appelé pour me reprocher de fausser le jeu. Alors que je l'avais encore en ligne, j'ai appelé sur un autre téléphone Medouar pour lui dire que je n'étais plus intéressé par ses deux joueurs. Hannachi avait écouté notre conversation et m'avait remercié. Je pensais alors qu'il allait régler le problème et obtenir le transfert des deux joueurs. Or, comme vous le savez, il n'avait pu le réaliser. Voilà que le mercato arrive et que Hannachi, qui veut Tahraoui, bute sur le même problème de coût du transfert. Il allait, une nouvelle fois, voir le joueur lui filer sous le nez. C'est alors que Medouar m'a de nouveau contacté pour me proposer Tahraoui. Je ne suis pas allé par 36 chemins. «Combien voulez-vous?», lui ai-je demandé. Il m'a avancé un chiffre, ajoutant que ce qu'il fait, c'est pour le bien de l'ASO. Je n'ai pas cherché à marchander. Je lui ai dit «OK, venez prendre votre chèque et amenez-moi la libération du joueur». Voilà, comment ça s'est fait. Mais le joueur, lui, qu'en pensait-il? J'ai discuté avec lui et il m'a affirmé qu'il était heureux de venir jouer à l'USMB. Croyez-moi, si j'avais senti une quelconque réticence de sa part, je n'aurais pas conclu avec Medouar. Tahraoui devait de l'argent à la JSK. Ce problème a été réglé par l'USMB. Tahraoui a également eu son dû. Je veux un joueur intégré pleinement dans la vie du club. Pensez-vous avoir fait une bonne affaire? Tahraoui est jeune et nous l'avons pour trois ans. L'investissement que nous avons accompli est porteur. A propos, est-il vrai que vous étiez à l'aéroport à attendre Daoud Bouabdallah? Tout cela est faux. Par contre, j'ai bien eu le joueur au téléphone. Il m'a demandé une somme et j'ai accepté. Il m'a répondu : «Si la JSK m'en offre autant je signerais dans ce club, sinon, c'est chez vous que je viendrais». Il a signé à la JSK, c'est donc qu'elle lui a proposé autant que l'USMB. Je respecte sa décision. Ce lundi, il semble que vous ayez réglé le litige qui vous opposait à Hannachi. De quel litige parlez-vous? Moh Cherif Hannachi est un ami. Tout ce qui a été raconté à notre sujet n'est que pure spéculation. Il y a des journalistes qui font des querelles entre joueurs ou entre présidents leur fonds de commerce. Ce sont eux qui créent les tensions. Vous savez, Hannachi défend son club. Je défends le mien. C'est tout à fait naturel comme il est naturel qu'il y ait de la concurrence entre nous, notamment en matière de transferts de joueurs. Il est normal que chacun cherche à avoir les meilleurs chez lui. Mais en dehors de cela, nos rapports sont cordiaux et amicaux. Hannachi est et restera mon ami. Apparemment, vous n'hésitez pas à débourser pour l'USMB? Ecoutez, je vais être franc avec vous, le football est devenu business. C'est la course aux meilleurs joueurs. L'USMB ne sera plus en retrait de ce marché. D'ores et déjà, il faut que l'on sache que l'on se battra, pour avoir les meilleurs éléments chez nous et chaque joueur de talent qui sera en fin de contrat, recevra une proposition de notre part. Blida a besoin d'une grande équipe, Blida aura sa grande équipe. Votre objectif pour cette saison? Je suis un président qui débute et je sais combien est difficile la lutte pour les premières places. Cette saison, nous seront modestes. Même une victoire en coupe n'entre pas dans nos objectifs. Pourtant sur ce qu'elle a montré face à la JSK, l'USMB semble capable d'aller loin dans cette compétition. Je ne dis pas que nous allons la négliger mais nous jouerons au match par match. Si ça casse, cela ne sera pas trop grave. Et la coupe arabe? Une qualification à cette compétition nous intéresserait. Si le club venait à l'obtenir, il disposera d'un effectif qui lui permettra de bien représenter le football algérien. Il ne s'agira pas d'y aller pour prendre des cartons. Soit on est capable, soit on se retire. Blida aura l'équipe qui lui sied.