La solidarité de la presse française est manifestement partiale Cette solidarité exprime une frustration, celle de se voir enlever une occasion de démolir ou alors parce que la décision d'Alger a entravé quelques desseins inavouables. Plusieurs médias français ont choisi de boycotter la visite du Premier ministre Valls en solidarité avec deux de leurs confères, privés de visas pour des raisons que l'Algérie n'a pas à donner, mais que l'on devine aisément, au regard des récents développements de l'actualité entre les deux pays. A l'origine, il y a bien entendu la fameuse Une du Monde insinuant que le président Bouteflika était mêlé au scandale du «Panama papers». L'Algérie a condamné la manoeuvre du quotidien et interpellé officiellement Paris. L'Elysée a été invité à se départir de ce que Alger qualifie de campagne de dénigrement orchestrée par quelques médias français, dont Le Monde. La direction de ce quotidien a reconnu la faute commise, mais il revient au gouvernement algérien d'accepter ou pas les excuses du journal. La réponse d'Alger est on ne peut plus claire pour le quotidien français. Quant au Petit journal de Canal+, n'importe quel observateur sait pertinemment que l'émission de divertissement ne fait pas du journalisme. Il n'y a rien de professionnel dans le traitement de l'information de la part du représentant du Petit journal où qu'il se trouve sur la planète, à plus forte raison, en Algérie où les nerfs sont généralement à fleur de peau. D'ailleurs, il n'est pas besoin de préciser que l'on a vu plus d'une fois des crises de nerfs dans «le couple Algérie-France où l'on brise la vaisselle». Le sujet est trop sérieux pour qu'on y ajoute les jacasseries d'un amuseur public français. Deux visas refusés sur Dieu sait combien de demandes exprimées par des journalistes conviés par Paris à couvrir l'événement. Qu'on n'aille pas dire que l'attitude souveraine de l'Algérie est assimilable à une atteinte à la pratique du métier de journaliste. Le ton de la presse nationale, très largement critique, plaide pour le contraire. Mais ce n'est pas de cette oreille que la corporation journalistique française l'entend. Il y a eu, au contraire, une levée de boucliers médiatiques contre l'Algérie, au motif que le refus d'accorder un visa est un acte direct contre la liberté de la presse. Si l'on admet que l'attitude solidaire de la presse française est motivée, comment donc qualifier son silence, lorsqu'il y a une semaine à peine, un groupe d'avocats, défenseurs des droits de l'homme et un journaliste français ont été expulsés manu militari du Maroc? La seule réponse est que la liberté de la presse est valable en Algérie et pas au Maroc. Où était cette presse, lorsque des confrères marocains croupissaient en prison? La solidarité de la presse française est manifestement partiale. Cela suffit pour détruire un argument fallacieux, d'autant que la solidarité est exprimée envers un confrère qui a reconnu avoir commis une erreur professionnelle. Il faut dire que dans cette affaire, la liberté de la presse est brandie comme un alibi pour attenter à l'image d'un pays indépendant qui ne fait qu'exercer sa souveraineté. C'est précisément ce qui dérange la corporation des journalistes français qui pense avoir le droit de diffamer, sans avoir à répondre de ses actes. Aussi, la solidarité de toutes ces chaînes audiovisuelles et ces journaux exprime plutôt une frustration, celle de se voir enlever une occasion de démolir pour le plaisir de démolir ou alors parce que la décision d'Alger a entravé quelques desseins inavouables. Il y a de la paranoïa dans ces propos? Ce serait le cas, si de grands journalistes français connus et reconnus n'avaient pas été pris la main dans le sac en train de toucher le produit sonnant et trébuchant d'un chantage dirigé contre un chef d'Etat étranger ou encore dénoncés pour avoir été rémunérés pour une série d'articles contre l'Algérie commandée par une puissance étrangère. Il n'est pas besoin de citer des noms, les confrères français savent de qui il s'agit et savent encore beaucoup de choses qu'ils ne diront pas de sitôt. Valls veut aborder la question des visas avec les autorités algériennes. Il avait auparavant téléphoné à Sellal pour plaider la cause de deux journalistes français interdits d'entrer sur le territoire national. Franchement, on ne voit pas par quel bout, il va prendre cette affaire. Conférence de presse Sellal-Valls 83 journalistes seront présents Quatre-vingt-trois journalistes participeront à la conférence de presse qu'animeront le Premier ministre Abdelmalek Sellal et son homologue français Manuel Valls, à l'issue de la 3ème session du Comité intergouvernemental de Haut niveau algéro-français (Cihn) prévue aujourd'hui à Alger, a-t-on appris hier auprès des organisateurs. Ainsi, la conférence de presse verra la participation de 42 médias algériens, 12 médias étrangers accrédités à Alger et de 12 organes de presse qui accompagneront la délégation française pour un total de 83 journalistes sans compter les photographes et les cameramen, précise la même source.