Le Conseil de paix et de sécurité de l'UA a appelé à l'«activation» du Comité des sages des chefs d'Etat africains sur le Sahara occidental. Le dernier bastion du colonialisme en Afrique doit être démantelé. L'Union africaine qui en a fait une priorité, accentue la pression et redouble d'intensité avec aux commandes son emblématique présidente de la Commission de l'UA, Nkosazana Dlamini-Zuma. Lors d'une réunion tenue le 6 avril sur le Sahara occidental, le Conseil de paix et de sécurité de l'UA a appelé à l'«activation du Comité des sages africains sur le Sahara occidental en vue d'engager des consultations avec les parties concernées et parvenir dans les plus brefs délais à une solution à la cause sahraouie», indique une dépêche de l'agence de presse officielle sahraouie, SPS, datée d'hier. L'UA actionne ce levier qui a pour mission de faire retentir la voix du peuple sahraoui, son droit à l'autodétermination. Le Comité ad hoc des chefs d'Etat et de gouvernement sur le conflit du Sahara occidental, sera composé de 10 chefs d'Etat et de gouvernement. Un «commando de choc» qui va écumer les capitales occidentales pour les mettre face à leurs responsabilités. Paris, Berlin, Londres, Madrid, Moscou, Washington... seront sollicitées pour que soit respectée la légalité internationale. Pour que soient appliquées les différentes résolutions adoptées et votées par le Conseil de sécurité de l'ONU qui garantissent au peuple sahraoui le droit à l'autodétermination. C'est certainement une offensive diplomatique historique que l'Afrique est sur le point de lancer pour sensibiliser les pays amis du Maroc à changer d'attitude dans le conflit du Sahara occidental (lire L'Expression du 4/04/2015). La France est concernée au premier chef. Alliée traditionnelle du Maroc, elle défend avec acharnement la position marocaine et a à chaque fois usé de son droit de veto pour empêcher la Minurso (Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental) d'être dotée d'un mécanisme de surveillance des droits de l'homme. Cette initiative qui intervient à un peu plus de deux semaines (le 28 avril) du vote d'une nouvelle résolution par le Conseil de sécurité qui doit proroger le mandat de la Minurso qui aura la particularité d'avoir fait l'objet de mesures de rétorsion de la part des autorités marocaines qui ont pour but de la rendre inopérante. 84 de ses membres ont été expulsés et la contribution financière qui lui était versée par le royaume supprimée. Le Conseil de paix et de sécurité de l'Union Africaine, s'est indigné. Le CPS de l'UA «condamne fermement la décision du Maroc d'expulser 84 fonctionnaires internationaux, y compris le personnel de l'UA et de la Minurso, ainsi que son refus de la visite du secrétaire général de l'ONU à Rabat et à Laâyoune occupée», souligne son communiqué rendu public, le 9 avril dernier, à l'issue d'une réunion qui s'est tenue à Addis-Abeba consacrée à la situation au Sahara occidental. La nouvelle attitude du Maroc relative aux mesures prises vis-à-vis de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental (Minurso) constitue «un précédent très dangereux qui remet en question le mandat du Conseil de sécurité de l'ONU dans le maintien de la paix et la sécurité dans le monde», avait averti la présidente de la Commission de l'Union africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma. L'Afrique, traumatisée par son passé colonial, a décidé de prendre son destin en main. Il passe nécessairement par la liberté de ses peuples. La liberté du peuple sahraoui passe par le départ des forces d'occupation marocaines hors des terres du Sahara occidental, ce à quoi s'attelle l'Afrique.