De sérieux affrontements ont eu lieu, hier et avant-hier, entre les forces de l'ordre et les habitants de la commune d'Aïn Abid, distante de quelques kilomètres du chef-lieu de la wilaya de Constantine. Plusieurs personnes auraient été arrêtées, mais aucune information sur leur nombre n'a filtré, du moins pour l'heure. Comme cela est devenu une tradition, les citoyens, privés d'électricité depuis trois jours, n'ont pas tardé à bloquer la route à l'aide de troncs d'arbres, de pierres et de pneus enflammés. La tension a atteint son paroxysme et l'émeute n'a pu être évitée. Les forces de l'ordre, dépêchées sur les lieux, n'ont pas réussi à calmer les contestataires, la situation a aussitôt dérapé pour devenir incontrôlable. Les émeutiers n'ont pas hésité à casser tout ce qui représente l'Etat. A l'instar des autres wilayas qui se sont soulevées à travers le pays, le cycle infernal des manifestations de rue a tendance à s'installer dans la durée, depuis un certain temps, à Constantine. Les nombreux blocages de routes et les émeutes sont devenus l'unique langage adopté par la population pour transmettre leur ras-le-bol. Après le mouvement de protestation d'El Khroub où dix personnes ont été arrêtées, ceux d'Aouinet El Foul, Guettar El Aïch, c'est la commune d'Aïn Abid, qui vit, depuis 48 heures, des émeutes et des troubles exacerbés. A l'heure où nous mettons sous presse, la tension est à son extrême.