Un partenariat gagnant-gagnant Pour booster davantage le partenariat, une ligne aérienne directe liant les deux capitales algérienne et émiratie, Alger et Abu Dhabi, sera ouverte prochainement. L'Algérie veut attirer en force les IDE du Golfe. Le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, a appelé, hier à partir d'Abu Dhabi (Emirats arabes unis), les entreprises émiraties à tirer davantage profit des opportunités d'investissement offertes par l'Algérie. S'exprimant à l'ouverture du 1er Forum d'affaires algéro-émirati, qu'il a coprésidé avec le ministre émirati de l'Economie, Sultan Bin Saeed Al Mansouri, M.Bouchouareb a saisi l'occasion pour tendre la perche aux opérateurs économiques. «En Algérie, nous comptons beaucoup sur la capacité d'investissement de vos entreprises et nous insistons sur la nécessité de développer nos relations industrielles. D'autant plus que les possibilités offertes pour cet investissement sont très nombreuses dans les différents secteurs d'activité», a-t-il affirmé en s'adressant aux entreprises émiraties. M.Bouchouareb a bien ciblé les secteurs, en particulier celui de l'industrie, des énergies renouvelables, de l'agriculture et du tourisme que les deux parties ont identifiés pour booster leur partenariat. «L'Algérie, a-t-il poursuivi, compte sur les Emirats arabes unis pour augmenter son niveau d'investissement car ce pays a déjà prouvé, dans un passé proche, sa confiance en l'opportunité du marché algérien.» Se référant au langage des chiffres, le ministre a fait savoir que le stock des investissements émiratis en Algérie s'élève, jusqu'à maintenant, à 5 milliards de dollars. Selon lui, «ce montant devrait doubler avec la mise en oeuvre des projets déclarés auprès de l'Agence nationale du développement de l'investissement (Andi) et qui sont en cours de réalisation». M.Bouchouarb dit qu'il est persuadé que les deux pays sont encore loin du niveau réel de leurs capacités d'investissement. «Ce montant pourrait être augmenté jusqu'à 20 milliards de dollars dans le moyen terme», a-t-il estimé. Voulant motiver davantage les opérateurs émiratis, le ministre a soutenu que ce défi est à la portée des entreprises des deux pays vu les facilités et avantages qu'offre l'Algérie pour les investissements nationaux et étrangers. Il a rappelé, dans ce sens, les récentes réformes économiques menées par le pays en vue d'améliorer le climat des affaires et de favoriser particulièrement l'investissement productif. Il a cité comme exemple le projet du Code de l'investissement devant aboutir avant la fin du premier semestre en cours, ainsi que les mesures de la loi de finances 2016 dont l'autorisation de recours aux financements extérieurs pour les projets d'envergure et créateurs de richesse. M.Bouchouareb n'a pas manqué de saluer l'intérêt porté par les opérateurs des deux pays et leur rôle dans le renforcement des relations de partenariats économiques bilatérales à travers des projets mutuellement bénéfiques. Le ministre a souligné que les deux pays devraient veiller à préserver «l'exception de leurs relations» et à garantir leur pérennité. Alger et Abu Dhabi sont également appelés, a-t-il insisté, à trouver les moyens pour redynamiser et mettre en oeuvre les 40 conventions et mémorandums bilatéraux dans les domaines économique, de l'investissement, la non-double imposition, l'éducation, la justice, l'agriculture, l'environnement, la communication, les transports et même la protection du consommateur. Le ministre a également évoqué les opportunités à l'export que présente chacun des deux pays pour l'autre. «L'Algérie pouvant être la passerelle des Emirats vers l'Afrique et l'Europe, et les Emirats pouvant l'être pour l'Algérie vers l'Asie», a-t-il suggéré. A rappeler qu'en 2012, les deux pays se sont associés dans trois projets industriels, avec également l'Allemagne en tant que partenaire technologique, à travers la création de trois sociétés mixtes entrées en production durant les deux dernières années. Contrairement au projet Dounia Park qui traîne encore le pas, le projet de Mercedes a très bien réussi. Ce forum devra apporter son lot de projets. D'ailleurs, une usine algéro-émiratie pour la transformation et la production d'acier devra entrer en production en 2018 à Relizane. D'un coût global de 300 millions de dollars, ce projet mené par des privés devra renforcer la production industrielle en Algérie. Pour booster davantage le partenariat, une ligne aérienne directe liant les deux capitales algérienne et émiratie, Alger et Abu Dhabi, sera ouverte prochainement, selon l'ambassadeur d'Algérie aux Emirats arabes unis, Salah Attiya