Des opérations de triche ont bel et bien eu lieu au concours de recrutement des enseignants organisé, avant-hier, par le ministère de l'Education nationale. Les photos parvenues de l'intérieur des centres d'examens, témoignent de la gravité de la situation, des candidats potentiels aux postes d'enseignants ont recouru aux mêmes méthodes de triche utilisées par les élèves lors des précédents examens du baccalauréat. Les moyens mobilisés par le ministère de l'Education dans le cadre du programme de lutte contre ce phénomène n'ont pas empêché certains candidats de prendre le risque. 45 minutes après le début des examens, les sujets des épreuves étaient déjà disponibles sur le réseau Facebook, alors que ces derniers n'ont pas le droit de quitter la salle d'examen avant une heure et demie du début des épreuves. Ce qui laisse penser que la publication des sujets sur les réseaux sociaux s'est faite de l'intérieur des centres d'examen, comme la ministre de l'Education l'a confirmé, d'ailleurs. Par ailleurs, le ministère de l'Education a ordonné l'ouverture d'une enquête pour identifier les responsables de cette action qui vise, non seulement, à discréditer l'examen, mais remet en cause l'efficacité de tout le système éducatif, estime Nouria Benghebrit. Pour la première responsable du secteur, les candidats impliqués risquent la prison et des sanctions allant jusqu'à l'interdiction à ces derniers de se présenter une autre fois aux concours de recrutement dans le secteur. Sur un autre volet, à moins d'un mois avant des épreuves de baccalauréat, le ministère de l'Education affirme avoir mobilisé tous les moyens nécessaires pour la réussite de cet événement, avec en premier lieu, la mise en place d'un système de lutte contre la fraude et l'adoption de mesures coercitives contre les élèves impliqués. Le doute s'installe, la situation suscite tant d'interrogations, le ministère de l'Education pourra-t-il garantir la crédibilité de ce diplôme? Comment le ministère de l'Education empêchera-t-il la reproduction de cette scène aux épreuves du baccalauréat? Il faut dire que les efforts consentis par le ministère de l'Education nationale dans le cadre de la lutte contre la triche, même s'ils ont abouti à endiguer ce phénomène, n'arrivent toujours pas à l'éradiquer, une réalité du terrain amère à laquelle fait face le département de la tutelle. La ministre de l'Education a déjà lancé un appel à tous les acteurs de la famille de l'éducation, afin d'éviter le scénario du baccalauréat de 2014 entaché d'une fraude massive, et des agressions contre les surveillants-enseignants, mais aussi pour la préservation de la crédibilité de ce diplôme. «La situation exige l'implication de tous les acteurs de la famille de l'éducation et non pas seulement le département de la tutelle», a-t-elle souligné. Pour ce qui est des mesures coercitives annoncées par la ministre de l'Education nationale contre les candidats fraudeurs, le département de la tutelle prévoit des sanctions allant de cinq ans pour les candidats scolarisés et de 10 ans pour les candidats libres. La ministre a même évoqué une «pénalisation» des actes de fraude commis en utilisant l'Internet et les réseaux sociaux.