La mise en marche du mégaprojet de Bethioua fera que l'Algérie n'importera plus d'acier à partir de l'année prochaine. Encourager la coproduction en substitution à l'import a constitué l'essentiel des recommandations du ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Mohamed El Ghazi et du secrétaire général de la Centrale syndicale Abdelmadjid Sidi Saïd, en visite à Oran dans le cadre de la célébration de la Fête internationale du travail, le 1er Mai. Le ministre du Travail ne s'est pas trop démené pour énumérer deux projets qui, selon lui, constituent un exemple concret de la réussite du partenariat entrepris dans ce cadre. Le premier est la société algéro-turque spécialisée dans l'aciérie, Tosyali iron steel industry. Le deuxième n'est autre que le laminoir de fabrication de fils machines. Ce projet, unique aussi bien au niveau méditerranéen qu'africain est un complexe sidérurgique qui sera implanté prochainement dans le pôle économique de Bethioua. Selon le ministre, ce mégaprojet, s'étendant sur une superficie de 100 hectares, sera réalisé dans moins de deux années. Il permettra la création de 3500 emplois. Sa mise en marche, fera que l'Algérie, telle que cela a été expliqué par l'un des membres de son conseil d'administration, assurera son autosuffisance en ne recourant plus à l'importation de l'acier à partir de l'année prochaine. En attendant, «l'Algérie continuera l'importation de la matière première à partir du Brésil et d'autres pays», a-t-il expliqué soulignant que «l'exploitation du gisement de minerai de fer de Ghar Djebilet (Tindouf, Ndlr), fera gagner à l'Algérie d'importants dividendes économiques en matière de devises». Cet important gain envisagé sera engrangé à la faveur de la réalisation d'un quai d'accostage prévu dans le port d'Arzew pour la réception de la matière première dans une première phase et l'exportation des produits finis dans une seconde phase», a expliqué le ministre. La main-d'oeuvre qualifiée a été également au centre de la visite du ministre du Travail qui a présidé la ratification d'une convention liant la direction de la formation professionnelle et une entreprise turque spécialisée dans le fer et l'acier. Ladite convention porte dans ses clauses la formation et l'insertion de personnel en entreprise pour le futur complexe sidérurgique devant être mis en place par la société turque Tosyali, lequel sera implanté dans la localité de Bethioua, située à 40 km à l'entrée est de la wilaya d'Oran en venant de Mostaganem. Cet accord permettra la création de pas moins de 2 200 postes d'emplois qui seront ouverts prochainement à la formation au niveau des instituts de formation de Bethioua et d'Arzew dans le cadre du projet de construction du futur complexe sidérurgique. Une autre convention a été paraphée entre la direction de la formation et l'enseignement professionnels de la wilaya et une entreprise chinoise Sino-Steel. Celle-ci est en charge de la réalisation de ce projet. La production locale est donc à encourager d'autant que les exemples de réussite des PME locales ne manquent pas comme l'usine Martur Algérie, spécialisée dans la fabrication des sièges pour l'entreprise automobile. Celle-ci projette d'intégrer localement d'autres éléments qui font jusque-là l'objet d'importation. Mohamed El Ghazi a mis l'accent sur la nécessité de l'accompagnement et du soutien des petites et moyennes entreprises qui cherchent des commandes au niveau du marché national. Les verres ophtalmologiques produits par le laboratoire algérien Sinal implanté dans la commune de Hassi Bounif n'étaient pas en reste des recommandations du ministre qui a estimé juste de rappeler le directeur général de la Caisse nationale des assurances sociales l'invitant à assumer un travail triangulaire avec les fabricants de verres ophtalmologiques et les opticiens dans le cadre de la signature d'accords portant sur le développement de ladite spécialité. Il a souligné en ce sens que «cette spécialité figure dans l'agenda du gouvernement l'ayant inscrite en tant qu'activité à encourager et développer en priorité». «La finalité recherchée est la réduction des importations de manière progressive», a-t-il affirmé. De son côté, le premier responsable de la Centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi Saïd, ayant été laconique dans ses déclarations, est allé droit au but en plaidant pour «la nécessité quant à encourager les jeunes, les invitant à investir davantage dans ce créneau».