Le continent est présenté par nombre d'économistes et d'acteurs institutionnels comme étant la région la plus prometteuse en matière de croissance. Depuis hier, se tient en effet, le Sommet africain des employeurs au Kenya pour étudier les possibilités de parer aux problèmes qui touchent le continent et de trouver les meilleurs voies et moyens d'aller vers une croissance durable et une économie de production forte et stable. L'Algérie, qui y prend part à travers la Confédération générale des entreprises algériennes, y a décliné son expérience à travers les échanges effectués par la présidente de cette organisation patronale, Saïda Neghza, avec nombre de patrons africains ainsi que le discours qu'elle a prononcé devant un panel d'acteurs économiques venus des quatre coins du continent noir, et en présence du président kenyan, SE M. Uhuru Kenyatta. «L'Afrique dispose d'importantes potentialités en matières premières et aussi, surtout, de cadres capables d'influer sur les visions du développement économique au niveau de chaque pays, mais aussi de concevoir des démarches capables, à travers des prises en charge spécifiques, d'inclure dans leurs objectifs la prise en charge des aspects sociaux et, notamment, la création des emplois durables», a-t-elle dit en rappelant que «le continent africain devra avoir un rôle important à assurer dans le cadre de la compétition mondiale, en matière économique, pour faire promouvoir, à travers son expérience, les équilibres indispensables dans la vision globale du développement économique et social». Réagissant aux problèmes de sécheresse qui touche de grandes parties du continent qui risque d'attenter à la sécurité alimentaire de certains pays, Saïda Neghza a appelé à «une mobilisation de toutes les potentialités existantes, pour faire face aux besoins alimentaires des pays touchés, en impliquant notamment le Fonds international pour le développement agricole et l'ensemble des acteurs économiques africains». Il est vrai que le continent noir continue à vivre une croissance économique soutenue depuis plus d'une décennie. D'après l'Africa Economic Outlook 2015,le produit intérieur brut du continent (PIB) devra atteindre 5% en 2016 après avoir été de 3.5 en 2013. Cette croissance africaine est due à des facteurs internes et externes liés notamment à une meilleure gestion macroéconomique, une demande interne plus élevée et un environnement politique plus stable. Néanmoins, malgré cette croissance plutôt forte, de nombreux pays africains continuent, comme l'a relevé la présidente de la Cgea, à faire face aux défis de développement les plus déterminants, notamment l'insécurité alimentaire, le chômage aigu, la pauvreté, les inégalités, la dégradation de l'environnement, l'instabilité juridique et une faible intégration du continent à l'économie mondiale. En effet, la population africaine avoisine les 200 millions d'habitants âgés entre 15 et 24 ans. Cette catégorie constitue 40% des forces vives et 60% de chômeurs en âge de travailler. Ce chiffre se doublera d'ici 2045, constituant un gros défi pour les économies africaines, car le chômage élevé chez les jeunes constitue une menace à la stabilité du continent. Ce sommet, qui a été axé sur la «promotion de la croissance des entreprises et l'entrepreneuriat pour la création d'emplois», a donc essayé des dégager des pistes pour une meilleure prise en charge des défis qui se posent pour le continent en réfléchissant sur le rôle que jouent et que doivent jouer les organisations patronales dans les interventions macroéconomiques initiées par les gouvernements, les profits à tirer du secteur privé en matière de création d'emplois, et les stratégies nécessaires susceptibles de permettre aux pays africains d'adopter des politiques de travail favorables à la croissance des entreprises et à la génération de postes d'emploi. Sur l'ensemble de ces questions, la Cgea a plaidé pour une réforme des systèmes de formation à l'échelle de tout le continent, mais aussi pour une intégration économique continentale et une meilleure insertion dans l'économie mondiale car, comme l'a indiqué Saïda Neghza dans son discours, «le développement passe par l'adaptation aux exigences du marché mondial».