Du renfort pour le bâtonnat de Bouira le bâtonnat national est un instrument pourvoyeur de postes d'emplois. Louh avait parlé de 40.000 avocats devant les sénateurs. Ils sont dorénavant 40 664! Bouira a vécu, cette semaine, les trois glorieuses: trois journées mémorables - les 2, 3 et 4 mai 2016 - qui ont vu moins de 660 avocats prêter serment devant une chambre correctionnelle de la cour de Bouira dont les deux chefs de cour, Ourdia Naït-Kaci, la présidente et Mohamed Zouggar, le procureur général avaient minutieusement préparé, en étroite collaboration avec le Conseil de l'ordre qui a, rappelons-le, l'unique avocate-bâtonnière du pays si ce n'est du Maghreb et le secrétaire général dont le sérieux est à souligner, la solennelle cérémonie. Le premier jour, l'émotion avait noyé l'atmosphère avec des avocats venus de Ghardaïa, Alger, Blida, Tunis, Tam et évidemment de Bouira et ses chaumières collées sur les flancs du Djurdjura... Le deuxième jour, c'était la joie après le serment, les youyous que Mohamed Zouggar, le rigoureux parquetier n'avait pas souhaités estimant à juste titre que la salle d'audience en particulier et la cour n'étaient pas une salle... des fêtes! Mais le montagnard - énarque qu'est le procureur général - a vite compris le réflexe des Bouiris aux saines traditions. La joie et la liesse avaient couronné la dernière journée où beaucoup de retardataires avaient rattrapé le retard des lundi et mardi. La moitié des 660 avocats était constituée d'hommes alors que depuis la création de ce jeune bâtonnat, les filles étaient, à chaque cérémonie, plus nombreuses. Radieuse comme jamais, la bâtonnière Ouafia Sidhoum était au four et loin du moulin. Elle avait l'oeil à tout, sur tout. Elle était à cheval sur les plus petits détails. Elle avait même décidé le changement des robes, car celles avec lesquelles sont venus les postulants, n'étaient pas à la hauteur de l'institution de la défense que Sidhoum portait haut avec une haute vision que par exemple, il n'y a pas de justice forte sans défense forte. Et une défense doit avoir des avocats corrects en tout. «La tenue vestimentaire d'abord, dira, plus tard, la bâtonnière au cours de la clôture de la cérémonie, commence par le port d'une robe réglementaire et un rabat super réglementaire.» Puis Sidhoum d'aborder le «jean» et le maquillage appuyé. Elle articule le plus sérieusement du monde dans une salle archicomble alors que les proches près de 2 000 personnes gigotaient dans la courette de la... cour de justice: «Lorsqu'une avocate plaide, elle doit attirer l'attention des magistrats par les propos de droit qu'attend le juge et seulement le contenu de vos interventions! Le rouge ou le fard à paupières n'ont rien à dire! La bâtonnière disait juste, car depuis plusieurs cours et tribunaux, des magistrats s'étaient plaints de certains avocats qui n'avaient comme titre de robe noire que le nom. Même le président de l'audience de la prestation de serment avait mis son grain de poivre blanc: «Je vous souhaite une longue carrière dans la défense du droit de l'homme et seulement cela. C'est pourquoi, vous ne devez pas être figés et penser à la formation continue et surtout à élargir et enrichir votre culture personnelle.» Le procureur général, lui aussi, avait lancé à ses futurs «adversaires» de certaines affaires qu'il fallait non seulement élargir la culture générale, mais aussi et surtout songer à la grandeur de l'Algérie avec la mondialisation et rivaliser avec les étrangers à la barre. C'est là un excellent conseil lancé en direction des frais conseils lesquels ont apprécié toutes les interventions même celle de Sidhoum qui a fait grincer les dents de certains frais assermentés qui nous ont exprimé la triste situation de leurs parents qui étaient saignés, eux, déjà démunis. Et comme il n'y a pas beaucoup de démunis, la bâtonnière saura s'y prendre avec son allant habituel et jouer à la «fée» sortie du Djurdjura. Son cousin, le terrible avocat d'Alger saura lui aussi reconnaître la... Sidhoum, cette avocate qui a le privilège de chapeauter l'unique Conseil de l'ordre à majorité féminine. Le service d'ordre était impeccable surtout que trois adjoints de Zouggar veillaient au grain le plus discrètement possible. Le guichet unique grouillait de monde «pressé» (comme toujours) et l'audience du foncier venait d'être levée, ce qui va permettre à Me Akila Teldja Drif d'Alger-Centre de jeter un oeil dans la salle avant de quitter le Djurdjura... Les lauréats étaient au summum du bonheur. Des jeunes, la quasi-totalité noie quatre «vieux» venus au crépuscule de leur vie, finir leurs jours sous l'aile protectrice de la défense. Et dire qu'il y a des jeunes qui ont toujours rêvé de vivre de tels moments intenses. Un bonheur total. Il y a aussi beaucoup de jeunes fils et filles de magistrats et d'avocats. Bon sang ne saurait mentir. A signaler la propreté des lieux. Un exemple à suivre, surtout pour certaines juridictions de l'intérieur du pays. Houcine Aimeur, le vice-président de la cour, a bien géré l'audience poussant la coquetterie jusqu'à permettre aux retardataires d'écouter les termes du serment avant de lever la main droite et jurer de... Il faut dire aussi que Me Ouafia Sidhoum a eu ce gentil mot à l'intention du 3 mai, Journée mondiale de la liberté de la presse et remercie du fond du coeur les journalistes venus couvrir cet heureux événement des robes noires de la région et rendu un vibrant hommage aux chefs de la cour de Bouira en priant Allah de voir ces jours-ci. Tayeb Louh, ministre de la Justice, garde des Sceaux, qui est le seul à aider le bâtonnat dans l'octroi d'une assiette en vue d'y aménager la Maison de l'avocat, histoire de voir Bouira et ses défenseurs ressembler aux autres robes noires. A signaler enfin qu'encore une fois, le bâtonnat national est un instrument pourvoyeur de postes d'emplois. Louh avait parlé de 40.000 avocats devant les sénateurs. Ils sont dorénavant 40.664! Quel honneur, Maîtres!