Des unités de l'ANP ont désenclavé la majorité des hameaux isolés par la neige. Des unités militaires ont été mobilisées par l'état-major de l'ANP afin de porter secours aux populations enclavées, déblayer les routes et rétablir les voies de communication. Sur l'ensemble des régions du Nord algérien, le plus touché par la vague de froid sans précédent, les citoyens ont remarqué une présence accrue des unités de l'ANP, pelleteuses, bulldozers et niveleuses à l'appui. Selon le colonel Benattou, directeur de la communication au ministère de la Défense, «il s'agit de missions d'intérêt public et qui s'inscrivent dans nos missions constitutionnelles et conformément aux instructions du haut commandement de l'ANP». Ces interventions, qui ont commencé depuis quatre jours, «ont concerné plusieurs régions du Nord, avec une concentration sur les zones du Centre, de loin les plus touchées par les intempéries». La Gendarmerie nationale, qui est un corps de sécurité dépendant de l'ANP («les gens ont tendance à l'oublier») est intervenue par l'intermédiaire de ses brigades locales pour déblayer les routes encombrées par la neige et la boue, dès le premier jour des intempéries. Elle est notamment intervenue, fait nouveau, dans les villes kabyles, qu'elle avait quittées au lendemain des émeutes d'avril 2001, et plusieurs réquisitions ont été faites à la Gendarmerie nationale pour rétablir les voies de communications, dans les régions kabyles, notamment à Fréha et Aïn El Hammam. Des équipes de l'armée continuaient, hier, pour la quatrième journée consécutive, leurs actions de déblocage des régions montagneuses de la Kabylie, isolées par le froid et la neige. Equipée d'engins de génie militaire, une autre équipe rétablissait le contact des voies de communication dans les régions de Draâ El Mizan, Beni Aïssi et Beni Douala, Larbaâ Nath Irathen, Aïn El Hammam et Iferhounène. Souvent, ce sont des équipes de l'ANP, jumelées à celles de la gendarmerie, qui ont, sur des tronçons routiers très longs, déblayé, nivelé et rétabli la circulation routière après un travail qui s'est étalé sans discontinuité sur plusieurs heures. Au niveau de l'ouest du pays, l'armée est intervenue aussi bien à Tlemcen qu'à Saïda, Aïn Témouchent et Tiaret, notamment dans les villages isolés. Des cellules de crise ont été installées au niveau de certaines villes, avec la participation de l'APC, de la wilaya et des responsables locaux de la Sonelgaz et de Naftal, pour secourir les populations isolées par le froid et la neige et vers lesquelles les camions de gaz butane n'ont pas pu se déplacer. A l'Est, le commandement de la 5e Région militaire a commencé à opérer dès le 26 janvier. Des unités de l'ANP ont pu ainsi rétablir la RN 12 qui relie Béjaïa à Tizi Ouzou et la RN75 qui rattache Béjaïa à Sétif. La route de wilaya n°15 qui relie Timezrit et Seddouk et la 158 qui relie Amizour à Tamekra et à Berbacha ont été, elles aussi, rétablies. Jijel et Skikda ont, elles aussi, bénéficié de la présence accrue d'unités de l'armée, et la commune d'El Kantour, complètement isolée du monde, a bénéficié d'un ravitaillement militaire avec nourriture et soins médicaux, dispensés le 27 janvier aux populations locales. Le 28 janvier, la quasi-totalité des voies de communication avaient été rétablies et les populations, de nouveau, alimentées en gaz butane, notamment avec l'ouverture de la RN 43 reliant Skikda à Jijel. Mais c'est pratiquement le centre du pays qui a focalisé l'essentiel des moyens de l'armée. A moins de vingt-cinq minutes d'Alger, les routes ont été complètement encombrées de neige, et sont devenues subitement impraticables. Tablat, Hamdania, Ouzerra, Hammam Melouane, Benchicao, etc., ont été isolées de l'Algérie pendant quelques heures, avant que l'ANP ne se lance dans des opérations de rétablissement de la situation. Depuis les inondations de Bab El Oued, en novembre 2001, à la vague de froid de janvier 2005, en passant par le tremblement de terre de mai 2003, l'armée algérienne s'implique chaque jour un peu plus dans des missions humanitaires et d'intérêt public, donnant aujourd'hui l'impression, après son désengagement total de la vie politique, d'une institution sans faille.