Beaucoup s'interrogeaient sur le manque de volonté qui entoure l'idée d'une réflexion sur l'investissement dans le lait du cheptel ovin et caprin. Une fête grandiose du lait se tient depuis hier à Imaloussen, localité située dans la commune de Timizart, daïra d'Ouaguenoun. Le village Imaloussen est connu pour sa traditionnelle activité d'élevage bovin. Il a été d'ailleurs primé en 2008 comme le plus grand producteur de lait en Algérie. C'est dire que cette fête s'impose désormais comme une tradition incontournable. La fête du lait d'Imaloussen en est d'ailleurs à sa 4ème édition. Pour la circonstance, les organisateurs ont prévu un riche programme. Des expositions grandeur nature se tiennent au niveau de la place de ce village dont l'activité exclusive des habitants n'est autre que l'élevage bovin. Toutes les familles avaient un produit fait maison à exposer. A l'ouverture de cette fête, étaient présents les responsables de la commune, de la daïra d'Ouaguenoun et aussi ceux venus de la wilaya de Tizi Ouzou. Les invités ont eu donc la chance de goûter au lait caillé de ce village qui produit à lui seul 20% du lait d'Algérie. Toutefois, l'importance de cette fête dans la promotion de ce créneau doit être une halte pour la réflexion. Jusqu'à hier, beaucoup s'interrogeaient sur le manque de volonté qui entoure l'idée d'une réflexion sur l'investissement dans le lait du cheptel ovin et caprin. L'idée est d'étudier les perspectives de l'exploitation du lait de ce cheptel plus nombreux en Algérie pour faire face aux récurrentes crises du lait tiré du cheptel bovin. La diversification de l'exploitation du lait des exploitations caprines et ovines pourrait, selon tous les éleveurs interrogés, faire baisser la tension sur le lait du cheptel bovin. En tout état de cause, les connaisseurs ne sont pas avares en idées. Ils préconisent à cet effet d'exploiter le lait caprin et ovin pour les produits dérivés du lait comme les fromages et autres produits. La méthode épargnera au pays les dépenses supplémentaires d'importation de poudre de lait et les produits de transformation. Par ailleurs, la 4e édition de la fête du lait d'Imaloussen est incontestablement une occasion pour faire le bilan du secteur. La fête ne sert pas uniquement pour les villageois d'Imaloussen, mais pour tous les agriculteurs qui souffrent d'une multitude de problèmes durant toute l'année. Une année qui a d'ailleurs connu plusieurs mouvements de protestation de cette catégorie. Les agriculteurs ont en effet organisé maintes fois des actions allant jusqu'à marcher dans la plus importantes avenue de la ville de Tizi Ouzou avec les vaches pour alerter les pouvoirs publics sur le danger qui guette leur filière. Une multitude de problèmes empêchent en effet la filière de se développer. Les éleveurs souffrent de la cherté des aliments du bétail et de leur rareté. Pour ces derniers, réunis au sein d'une association, la filière est victime de pratiques maffieuses. Ces pratiques sont l'oeuvre de spéculateurs qui stockent le foin pour provoquer la pénurie avant de le sortir à la vente, à des prix exorbitants. Il est à relever que le village Imaloussen donne deux images contradictoires de l'agriculture dans notre pays. La première est la plus belle qu'offre ce village qui produit un tiers de la production nationale, signe d'une maîtrise parfaite du domaine par les villageois d'Imaloussen. C'est une image qui inspire la fierté. L'autre par contre, est une image qui contraste avec celle du village que reflète la pénurie quasi permanente du lait dans la wilaya de Tizi Ouzou. Un village qui produit 20% de la production nationale alors que la pénurie du lait en sachet est quasi permanente.